dimanche 25 octobre 2009

SAUVIGNON BLANC, 2007, MARLBOROUGH, CLOS HENRI




La culture de notre monopole d’état est très marquée par la France. Cela se reflète jusque dans ses choix de vins du Nouveau-Monde. La SAQ semble bien aimé offrir les vins de producteurs français ayant décidé d’étendre leurs opérations hors de l’Hexagone. C’est le cas avec ce vin issu de l’opération néo-zélandaise de la famille sancerroise Bourgeois. Après le Cipreses Vineyard de Casa Marin, dégusté deux jours plus tôt. J’ai décidé de remettre ça avec un autre Sauvignon ambitieux de l’hémisphère sud, vendu pour le même prix (32$), histoire de préciser mes repères qualitatifs. Les premières vignes du Clos Henri furent plantées en 2001. Le rendement des vignes pour ce vin est plutôt élevé à 55 Hl/ha. L’élaboration entière du vin a lieu en inox, avec élevage sur lies de huit mois.

La robe est d’une teinte jaune très pâle aux légers reflets verdâtres. Le nez est de bonne intensité et dégage des arômes de citron et de melon, avec juste un peu de pamplemousse et une touche de fruits tropicaux. Un caractère végétal de poivron vert et d’herbes coupées vient complété le portrait. En bouche, l’attaque est d’une amplitude surprenante, c’est bien équilibré, mais l’acidité demeure modérée pour un vin de ce cépage. Les saveurs de citron intense dominent la palette gustative, bien complétées par l’aspect végétal et une amertume évoquant le zeste de pamplemousse. Le milieu de bouche permet de se rendre compte du bon niveau de concentration et de la tenue impeccable de ce vin. La finale est très intense, avec un léger gain au niveau de l’amertume, et une longueur de très bon niveau.

Ce vin m’est apparu clairement comme étant de qualité supérieure. Il a tous les éléments d’un très bon vin, équilibre, concentration, longueur, qualité des arômes et des saveurs. Au niveau du style, il évite le piège du stéréotype néo-zélandais au caractère de pamplemousse exubérant. En fait, il me fait penser à un très bon Sauvignon Blanc chilien de Casablanca. C’est-à-dire un Sauvignon un peu entre deux mondes, avec une générosité typique du Nouveau-Monde, mais en même temps avec une certaine retenue et un caractère citronné qui pour moi évoquent des exemples dégourdis de la Loire. Pour ce qui est de la comparaison avec le Casa Marin. Je dirais que le Clos Henri est plus civilisé, alors que le Cipreses Vineyard est un vin plus original, plus sauvage, avec plus de matière, d’acidité et de concentration. Ceci dit, le Clos Henri est clairement un très bon vin et son prix me semble parfaitement justifié. Bien content d’en avoir une autre bouteille.

3 commentaires:

  1. Salutations Claude.
    J'viens tout juste de tomber sur ton blog. C'est très intéressant et très bien fait. C'est sans surprise !!! mais avec beaucoup de peine que j'ai appris ton départ de FDV. J'suis content de voir qu'on pourra continuer à se fier à toi pour les vins de l'Amérique du Sud. Je tiens à souligner combien j'ai apprécié le que tu gardes tes convictions dans l'adversité. Plusieurs belles dégustations et de bons moments resteront gravés dans ma mémoire.

    Bonne chance!
    e2-e4

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  2. Salut Luc,

    Je n'ai pas quitté FDV. Je suis toujours membre, et comme la majorité des membres, je me contente maintenant de lire. Ceux que je dérangeais sont maintenant tranquilles et ceux que j'intéressais peuvent continuer de me lire ici. Alors bienvenue. D'ailleurs, il ne faut pas parler des dégustations au passé. J'espère bien que d'autres pourront suivre éventuellement. Je n'ai pas sorti mes bâtons de golf cette année, mais ils peuvent toujours servir. Au plaisir de remettre ça un de ces quatre.

    Claude

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  3. Deuxième et dernière bouteille de ce vin 6 ans plus tard. Il valait la peine de garder ce vin. Maintenant très axé sur le citron, sans arômes thiolés typique des jeunes vins de ce cépages. Des notes de miel et de bord de ruisseau s'ajoutent pour apporter de la complexité. Un soupçon de noix témoigne du temps en bouteille, mais ça demeure très subtil à ce stade. Je pense avoir choisi un bon moment pour ouvrir cette bouteille. Le temps offre un vin différent, mais plus de temps aurait probablement été de trop.

    Claude

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