vendredi 16 octobre 2009
NATURA PLUS, 2007, MAIPO, VINA TARAPACA
Cet assemblage, élaboré avec des raisins de culture biologique, est composé en majorité de Cabernet Sauvignon (56%), et complété par du Cabernet Franc (22%), du Carmenère (12%) et de la Syrah (10%). Les raisins proviennent de deux sous-régions de Maipo, soit Alto Maipo en majorité et Isla de Maipo, une sous-région située sur le plat au milieu de la vallée. Le mélange final est composé après que chaque lot ait été élevé 8 mois en barriques de chêne français et américain dont 26% étaient neuves. Le CR qui suit représente le vin trois jours après l’ouverture. La journée de l’ouverture le vin était peu attrayant et déployait un caractère végétal marqué et dérangeant. Toutefois, un passage en carafe de quelques heures et une remise en bouteille pour deux jours ont totalement transformé ce vin qui est à l’évidence trop jeune actuellement. D’ailleurs, le producteur parle d’une garde de 5 à 10 ans pour celui-ci.
Le nez est maintenant d’une juste intensité et dégage un heureux mélange d’arômes de cassis et de cerises, auxquels s’entremêlent des notes de menthol, de vanille, de bois de cèdre, d’humus, ainsi qu’un léger aspect torréfié. Surprenant de constater comment le profil olfactif a pu changer en trois jours. En bouche, le même constat s’impose, avec une attaque beaucoup moins ferme, montrant maintenant un bel équilibre. Le vin déploie un fruité éclatant, supporté par une saine amertume, et amalgamé à des notes terreuses et doucement épicées. La structure, malgré l’assouplissement, demeure plutôt compacte et assez ferme, sur un niveau de concentration modéré et une texture tannique encore un peu rugueuse. La finale est intense avec une amertume chocolatée qui gagne en importance, sur une bonne longueur.
Ce vin est l’exemple parfait du vin mis en marché trop tôt, mais un vin tout indiqué pour qui veut comprendre en accéléré ce qu’il peut advenir avec le temps du caractère végétal si souvent décrié dans les jeunes rouges chiliens de la vallée centrale. Autant le vin m’a déplu à l’ouverture, autant il m’a convaincu deux jours plus tard. Le caractère végétal déplaisant et dominant avait presque disparu, pour n’être plus qu’un aspect mineur et complémentaire de son profil aromatique et gustatif. Cela a laissé la place au reste du vin qui en valait vraiment le coup. Comprenez-moi bien, on demeure assez loin du grand vin, mais ce qu’on obtient est un vin aromatique, bien équilibré, aux proportions bien ajustées, et qui se laisse boire facilement. Personnellement, c’est un style de vin que j’affectionne, car je n’ai pas toujours envie de boire des vins très concentrés. Mon expérience de garde positive avec le Cabernet Sauvignon, Gran Reserva, de cette maison me laisse penser que ce vin sera à son mieux dans environ cinq ans. L’aération est un pis aller à court terme. La vraie solution, c’est la garde et le temps, même pour un vin comme celui-ci qui se vend pour seulement 18.95$ à la SAQ.
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Salut Claude,
RépondreSupprimerLorsque que tu dis que le vin a été remis en bouteille pour deux jours; l'as-tu conservé au frigo, comme s'il nous restait du vin que l'on boira au courant de la semaine, ou tu l'as rebouché et conservé au comptoir?
N'y a-t-il pas un risque que le vin perde son fruit et son éclat?
Thommy
Salut Thommy,
RépondreSupprimerLa bouteille était presque pleine et je l'ai gardée au comptoir. Je n'aime pas garder ce genre de vin pour de longues périodes au frigo, car selon mon expérience, ça favorise la précipitation au fond de la bouteille des macromolécules commes les tanins.
Aussi, je ne fais cela qu'avec des vins très jeunes qui selon mon jugement en ont besoin. Il est clair que des vins plus fragiles, souvent plus vieux, pourraient mal le supporter. C'est donc une question d'expérience et de jugement. Pour limiter les risques d'oxydation, il est important que la bouteille soit pleine. J'ai acquis beaucoup d'expérience en cette matière car j'utilise souvent des bouteilles de 375 ml ou de 500 ml pour transvider et garder pour les jours suivants des vins. Ces plus petits formats remplis donnent de meilleurs résultats que lorsque le vin est gardé dans la bouteille originale partiellement remplie. En remettant le vin en bouteille pleine, on stoppe l'apport d'oxygène au vin. Par la suite, celui-ci ne fait que "digéré" l'oxygène qui lui a été donné avant la remise en bouteille pleine. Voilà.