J'ai beaucoup écrit sur ce que j'ai appelé, il y a plusieurs années déjà, le Nouveau-Chili. J'ai aussi lu beaucoup sur le sujet, mais jusqu'à tout récemment, je n'avais pas lu de texte qui présentait de manière satisfaisante la révolution qui s'opère dans ce pays au plan vinicole depuis une quinzaine d'années. Toutefois, au fil de mes recherches sur internet, je suis enfin tombé sur un texte qui atteint cet objectif. De manière surprenante, ce texte n'est pas le fruit d'un journaliste spécialisé, mais bien celui de Toby Morrhall, un acheteur travaillant pour un détaillant britannique. Le moins que je puisse dire c'est que l'homme connaît son sujet et qu'il arrive à en faire une belle synthèse. Quiconque s'intéresse au Chili vinicole devrait lire ce texte. C'est vraiment bien livré et on en sort avec une image claire de la démarche entreprise et toujours en cours dans ce pays.
Les points saillants de ce texte sont nombreux. D'abord on casse l'idée voulant que le Chili soit toujours un pays idéal pour la production de vin très bas de gamme. Ensuite, on établit clairement que le plus grand pas en avant pour ce pays est l'amélioration des vignobles et que cette amélioration ne passe plus seulement par un meilleur mariage entre le cépage et le climat. La compréhension du sol est maintenant une donnée incontournable. On souligne aussi que c'est à partir de cette compréhension du sol qu'on peut effectuer le bon mariage entre le sol et les racines de la vigne, d'où l'utilisation croissante des porte-greffes malgré la possibilité qui existe au Chili de planter les vignes sur leur propres racines, sans greffage. C'est la première fois que je lis un auteur qui souligne l'importance de l'utilisation de porte-greffes adaptés aux sols, là où c'est nécessaire au Chili. Il y a aussi la densité de plantation qui est maintenant adaptée au sol et la plupart du temps augmentée. Aussi, l'irrigation goutte à goutte permet de planter en pente et d'entrer l'exposition et l'altitude comme variables de l'équation globale. Bien sûr, tous ces nouveaux vignobles de nouvelle génération sont encore très jeunes et ne donneront leur meilleur que dans quelques années. Le potentiel de ce pays demeure donc très grand. À cela il faut aussi ajouter que le Chili a ce qu'il faut pour développer une viticulture sans irrigation, donc à plus haut risque, dans la partie sud du pays, où le niveau de précipitation est suffisant. Ce mouvement est déjà amorcé, et avec le réchauffement climatique projeté, il devrait s'accentuer et permettre au pays de produire des vins plus proches du modèle européen avec les risques de pluies automnales et des variations plus marquées entre les millésimes. Il y a aussi un tour succinct du pays région par région qui m'a permis de glaner d'autres informations intéressantes sur certains producteurs. Le seul petit bémol, les suggestions de vins se limitent aux produits offerts par son employeur. C'est normal, mais en même temps ça tronque le portrait sur cet aspect des choses. Ceci dit, le choix de vins chiliens offerts au Québec est tellement limité et perfectible que lire des suggestions est plus frustrant qu'autre chose, la plupart des vins n'étant pas offert par notre monopole...
mercredi 12 novembre 2014
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