Ce vin est pour moi un incontournable. J'ai déjà commenté les millésimes 2008 et 2009 sur ce blogue. Avec le Garuma Vineyard de Vina Leyda, c'est mon Sauvignon Blanc favori en terme de RQP. Casa del Bosque est installé dans la partie la plus fraîche de Casablanca, à l'ouest de la vallée, voisin de Loma Larga, un autre de mes producteurs chiliens favoris. Ce vin est élaboré sous la gouverne de Grant Phelps, un néo-zélandais installé en permanence au Chili. Celui-ci œuvrait auparavant chez Viu Manent dans la chaude vallée de Colchagua, mais il a décidé de prendre le virage fraîcheur et minceur en déménageant chez Casas del Bosque. Je dis minceur car Casas del Bosque est ce qu'on appelle une "boutique winery" où l'accent est mis sur la qualité et non sur le volume, bien que les deux ne soient pas nécessairement incompatibles. Si vous voulez les détails de l'élaboration minutieuse de ce vin, référez-vous ici. Un élément de l'élaboration du vin a retenu mon attention, soit la vendange mécanisée de nuit à une température ambiante très basse, variant entre 4 et 8ºC. Comme la vinification débute par une macération à froid de 48 heures à 5ºC, le temps de refroidissement de la matière doit être raccourci de beaucoup. Normalement on associe la vendange mécanisée à des vins de qualité inférieure, mais dans un cas comme celui-ci, la rapidité et la basse température du procédé sont probablement des éléments plus importants. Surtout que le Sauvignon Blanc, de par son style fruité/végétal, est le cépage qui supporte le mieux la maturité hétérogène des raisins. Trêve de technicités, voyons ce que ça donne dans le verre.
La
robe
montre une pâle teinte verdâtre. Le nez est un peu discret,
mais tout de même très agréable avec ses arômes de citron, de
zeste pamplemousse, de melon et de fruit de la passion, complétés par de
fraîches notes de bourgeon de cassis. Le fruité domine et
l'aspect végétal vert que l'on retrouve dans beaucoup de vins de ce
cépage est ici en mode très mineur. En bouche, le vin est plus
dégourdi, et ce faisant, plus impressionnant. L'attaque est pleine
et équilibrée et le vin déborde de riches saveurs fruitées
auxquelles s'amalgame une amertume évoquant le zeste de
pamplemousse. Le niveau de concentration est très bon, sur un bon
volume, ce qui procure au vin une belle présence en bouche. La
finale est harmonieuse, intense et d'une longueur de fort calibre.
Inutile
de dire que j'ai beaucoup apprécié ce vin qui confirme tout le bien
que je pensais déjà de cette cuvée. Celui-ci est à la fois
rafraîchissant et consistant, mais par dessus tout il est simplement
délicieux. C'est donc un vin qui donne beaucoup de plaisir en
offrant une interprétation du Sauvignon axée d'abord et avant tout
sur le fruit. Le millésime 2012 vient d'arriver en tablettes à la
SAQ. Je ne lui ai pas encore goûté, mais il reste des bouteilles de
ce 2011 dans le réseau. Casas del Bosque est un des producteurs
élites du Chili et cette cuvée est sa carte de visite privilégiée,
en ce sens que c'est le vin le plus largement distribué de ce
producteur. C'est un vin de prix très abordable, fait sans
artifices, et issu du cépage roi de Casablanca. Si vous voulez
découvrir le Sauvignon Blanc du Chili, ce vin est un très bon point
de départ. Il y a des vins plus chers et plus ambitieux, mais cette
cuvée mise dans le mille en offrant l'essence du cépage et du lieu
pour un prix formidable.
Salut Claude
RépondreSupprimerAttaque en règle cette semaine de la part de Vin Québec contre les vins du Chili et toujours pas de réaction de ta part. Qui ne dit mot consent?
Anonyme,
RépondreSupprimerCe blogue compte maintenant 346 articles et une bonne majorité d'entre eux parlent de ce que je considère être de bons vins chiliens, dont le Albis, 2005 de Haras de Pirque (j'ai aussi du 2003 en cave, pauvre moi!).
Pour le reste, si M. Gagnon est tombé sur une mauvaise bouteille d'un vin chilien, ou sur un vin juste pas dans ses goûts, et qu'il veut en tirer des généralités outrancières. C'est son problème. Pas le mien. Je respecte trop son travail en général pour me lancer dans une guéguerre avec lui au sujet de son appréciation des vins chiliens. Ceux qui, comme moi, le lisent avec régularité savent son peu d'estime en général pour les vins du Chili. Il n'y a donc rien de nouveau ou de surprenant.
Claude