samedi 23 février 2013
Arômes de Brettanomyces, reflet du terroir? (suite)
Petite suite à un texte de ma part datant de plus de deux ans. Dans ce texte je citais Jean-Louis Chave à propos de la légitimité des arômes générés par les levures Brettanomyces dans les rouges du Rhône Nord. Celui-ci ne voulait pas que ses vins sentent la Syrah, parlait de terroir et, de façon surprenante, ne se formalisait pas que ceux-ci soient sous l'influence des Bretts. Toujours est-il qu'au fil de mes lectures récentes je suis tombé sur un texte intéressant sur le blogue de Nicolas de Rouyn qui porte sur les commentaires de Jancis Robinson à propos de l'hermitage la-chapelle de Paul Jaboulet Aîné. Ce qui m'a le plus intéressé, ce n'est pas les commentaires de Madame Robinson. C'est plutôt la réponse de Caroline Frey, oenologue de la maison et qui œuvre aussi au Château La Lagune dans le Haut-Médoc. En voici l'extrait qui a retenu mon attention:
"Pour les blancs, j’ai pris une orientation qui s’éloigne du lourd et du riche, du miel et du nougat. Je cherche des vins cristallins, aériens, plus sur la réduction que sur l’oxydatif. Quand on évite la surmaturité et l’oxydation, on trouve plus de complexité et une meilleure expression. Pour les rouges, l’approche est la même. Je suis contre tous les faux goûts, les bretts en particulier. J’aime les vins purs, équilibrés. Je n’aime pas le côté théâtral de l’excès d’alcool. C’est ça, la garde. Rendez-vous dans trente ans. J’y serai."
C'est à mon sens révélateur que Madame Frey parle spontanément de son refus des Bretts (et autres faux goûts) lorsque vient le temps de parler du style de ses vins rouges. C'est peut-être l'élément manquant qui fait que son vin n'a pas trouvé grâce au yeux de Madame Robinson. D'ailleurs, ce qui m'apparaît tout aussi révélateur, c'est le fait que Robinson ne parle pas de Bretts dans son texte à propos des vins de cette région, même si on voit qu'il y a des positions bien différentes chez les producteurs à ce sujet. La présence d'arômes "brettés", ou non, me semble être un élément essentiel d'appréciation, en ce sens, le commentaire de Caroline Frey brisant l'omerta à ce sujet ne me semble pas innocent, surtout de la part d'une jeune femme aimant les vins purs et équilibrés....
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