samedi 16 octobre 2010

CABERNET SAUVIGNON, 2008, ACONCAGUA, ARBOLEDA




À la fin d'août dernier j'ai parlé du Cabernet Sauvignon, 2001, de Arboleda. En 2001, c'était les début de Arboleda, et ce vin provenait de la vallée de Maipo, ce qui était temporaire. Maintenant le Cabernet Sauvignon de cette « boutique winery » provient de son propre vignoble planté en 1999 et 2000 dans le milieu de la vallée de l'Aconcagua. Ce vin est en fait un assemblage comprenant 15% de Cabernet Franc. L'année 2008 fut fraîche dans cette région, ce qui a repoussé les vendanges jusqu'à la première semaine de mai. Cela explique probablement le titre alcoolique relativement modéré de 14% qu'il affiche, ainsi que le bas pH de 3.48. Le vin a été élevé un an en barriques de chêne français (88%) et américain (12%), dont 44% étaient neuves. J'ai dégusté ce vin sur deux jours, en conservant la deuxième moitié en bouteille de 375 ml pleine. Le vin a beaucoup changé en 24 heures. Le jour de l'ouverture, il était assez marqué par l'apport boisé doucement épicé et vanillé, alors que le lendemain, cet aspect avait pratiquement disparu pour laisser les caractéristiques de base du vin s'exprimer, c'est-à-dire ce que donne ce cépage sur ce terroir.

La robe est sombre et opaque. Le nez de base exhale des arômes de cerises, de cassis, de bois de cèdre et de menthol, complétés par de légères notes terreuses et florales. Le premier jour, un aspect d'épices douces, incluant la vanille, s'ajoutait et marquait le profil d'ensemble. J'ai aimé les deux versions, même si la deuxième était plus sérieuse... En bouche, le vin montre un bel équilibre et de belles proportions. Il a une bonne matière, mais ne joue pas la carte de l'extraction poussée et de la très grande concentration. Le premier jour, le boisé semblait arrondir les angles, tout en ajoutant de la douceur au niveau gustatif, alors que le lendemain, le vin montrait un aspect un peu plus sec et rude, même si dans l'absolu ça demeure un vin d'une belle souplesse. C'est juste que le vin avait juste perdu son côté impeccablement lisse. D'autre part, le fruit est de belle qualité, avec de la fraîcheur, et est soutenu par une juste dose d'amertume. La finale est un peu sévère, et de bonne persistance, avec l'amertume de chocolat noir qui gagne un peu en importance plus la fin approche.

Si j'avais totalement vidé cette bouteille la première journée, je serais passé à côté d'une expérience étonnante et très intéressante. Je n'ai pas souvenir d'un vin ayant vu son aspect boisé s'atténuer et se transformer en si peu de temps. J'avais bu sur trois jours un Carmenère, Terrunyo, 2007, Cachapoal, Concha y Toro, le week-end dernier. Ce vin était une bête boisée à l'ouverture, et c'est resté ainsi pendant les trois jours. Dans le cas de ce Cabernet, il était bien plus équilibré dès le départ, avec un boisé moins imposant, même si bien présent. J'ignore ce qui peut expliquer ce phénomène. Toujours est-il que c'est un vin que j'ai bien apprécié. Un vin qui montre les proportions que j'aime tant dans ce type de vin chilien. Le producteur parle d'un bon potentiel de garde pour celui-ci, et j'ai tendance à croire que c'est bien vu. Ce vin est présentement réduit de 18.95$ à 16.45$ dans la circulaire actuelle de la SAQ, et aujourd'hui en ce samedi, on pourra l'acheter avec un rabais additionnel de 10% qui portera son prix à 14.80$. À ce prix, c'est un RQP carrément imbattable. Dans l'article de Jancis Robinson que je référençais hier, elle recommandait ce vin, tout comme le Terrunyo que j'évoquais plus haut. En Grande-Bretagne, ces deux vins se vendent presque pour le même prix, alors qu'ici, le Arboleda est beaucoup moins cher, et sera encore beaucoup moins cher demain. Environ la moitié du prix suggéré en Grande-Bretagne. Pour une fois que la balance penche de notre côté, c'est une bonne occasion d'en profiter.

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1 commentaire:

  1. Merci pour l'article Claude,

    je me suis procuré quelques bouteilles lors du spécial, j'espère apprécier autant que toi.

    Alexandre Trudel

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