mardi 19 octobre 2010

SAUVIGNON BLANC, 2008, SAN ANTONIO, MATETIC VINEYARDS



Matetic est un des producteurs qui mènent le mouvement de renouveau et de diversité au Chili. Ces vins sont certifiés bio et proviennent de la nouvelle région côtière et fraîche de San Antonio. En plus de ce Sauvignon Bllanc, on en produit une cuvée “côtière”, provenant de vignobles situés encore plus près de la côte. Il serait intéressant d’avoir les deux cuvées pour pouvoir comparer. En ce qui concerne la cuvée dont il est question ici, les raisins proviennent de trois parcelles distinctes situées à flancs de collines et ayant des expositions différentes. La fermentation a lieu en petits résevoir d’inox de seulement 330 litres, et selon les réservoirs, 4 types de levures différentes sont utilisées pour la fermentation. Le but étant de favoriser la complexité aromatique du vin. Le vin titre à 14.5% d’alcool, pour un pH de 3.1, et seulement 2.1g/L de sucres résiduels, ce qui confirme qu’il s’agit d’un vin bien sec.

La robe est pâle, de teinte verdâtre. Le nez, juste à l’ouverture, montre des arômes de pamplemousse et de zeste de pamplemousse qui s’estompent rapidement. Ensuite, le tout se recentre sur des arômes de citron, complétés par des notes florales et minérales, une très légère pointe de poivron vert, ainsi qu’une touche de conifère qui lui donne un peu des airs de Riesling. En bouche, l’attaque révèle un vin de belle amplitude, aux saveurs citronnées intenses, vivifiées par une bonne acidité, et relevées par un trait d’amertume. Le niveau de concentration est très bon, ce qui contribue à la présence affirmée du vin en milieu de bouche. La finale est réussie, avec un bel équilibre et l’intensité des saveurs qui monte d’un cran, avant de décliner sur une bonne persistance où l’amertume gagne un peu en importance.

Avec toute la controverse qu’il y a eu autour de ce vin, et avec le nombre de dégustateurs qui l’ont goûté. Je suis vraiment étonné qu’après aération du vin, personne n’ait noté une certaine similarité avec un vin de Riesling. En fait, seul le très léger poivron peut indiquer un Sauvignon Blanc. Pour ce qui est du citron, c’est une caractéristique possible avec trop de cépages blancs pour pouvoir penser Sauvignon en se basant sur ce seul critère. Dans une vraie dégustation en pure aveugle de ce vin, après aération de celui-ci, j’aurais assurément opté pour un vin de Riesling, et en aucun cas je n’aurais pu dire qu’il venait du Chili. Ceci étant dit, au-delà de ce manque relatif de “typicité” par rapport à son cépage d’origine, j’ai trouvé que c’était un vin de grande qualité, bien équilibré, parfaitement sec, à l’alcool très bien intégré, et avec une belle matière intense et généreuse. Une qualité comparable à celle de nombreux vins du double du prix à n’en pas douter, même si dans le cas de ce 2008, la comparaison Sancerroise ne tient pas vraiment. Fait à noter aussi, contrairement au 2007 qui était à l’origine de mes commentaires controversés, ce 2008 est embouteillé sous capsule à vis.

P.S.: Je me suis servi ce soir un dernier verre de ce vin, venant du fond de la bouteille gardée au frigo, et le vin a retrouvé un peu d’airs de Sauvignon Blanc. Les notes conifères qui alliées au citron me faisait penser Riesling sont maintenant complètement disparues, et le poivron, quant à lui, semble juste un peu plus présent. Au-delà de cela, c’est toujours le caractère citronné qui domine, et le vin dans son ensemble se tient toujours très bien.

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1 commentaire:

  1. Pour avoir participé à l'une des dégustations de sauvignon blanc en cause, je dirais que non, effectivement, personne n'a parlé de Riesling et que dans le contexte où nous étions, cela aurait été à mon sens fort surprenant, surtout considérant le nombre de bouteilles et la petite quantité dégustée de chacun des vins.

    Nicolas

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