Au-delà de peu de prestige associé à l'importateur, j'ai lu aussi que ce vin ne pourrait pas être de qualité car il devait être importé en vrac et embouteillé au Québec. Cela à mon avis n'est pas une excuse valable pour discréditer ce vin à l'avance. Il est possible d'importer du vin en vrac de très bonne qualité. Bien sûr, il y a vrac et vrac. J'ai souvenir d'un vin de la maison vénitienne Masi appelé Corbec. Ce vin était produit en Argentine à partir de Corvina et de Malbec, d'où son nom. Une fois élaboré, le vin était transporté en vrac en Italie pour être embouteillé aux installations de Masi. Le vin était ensuite exporté à travers le monde en bouteille, et c'était un vin de très belle qualité vendu une trentaine de dollars. Bordeaux a longtemps exporté ses grands vins en Angletterre en barils, où ils étaient ensuite embouteillés par l'importateur. Tout ça pour dire que si Julia Wines ne sont pas des arnaqueurs, ils peuvent très bien offrir un vin de haute qualité en dépanneur. Cela ne voudra toutefois pas dire que le vin vaudra le prix demandé d'un strict point de vue objectif. Mais à étiquette découverte, il y a peu de vins de ce prix qui sont bus de manière objective. J'oubliais, bien sûr, il y a la dégustation à l'aveugle pour régler la question!
En fait, il y a tellement de producteurs qui utilisent l'effet Veblen pour se donner de la crédibilité que l'importateur québécois ne fait qu'appliquer une recette éprouvée. Chemin faisant, beaucoup de gens en parlent, alors que très peu d'entre eux achèteront la dite bouteille. Une chose est sûre, je serai de ceux qui s'abstiendront, non pas parce que je préjuge de la qualité du vin, même si moi aussi j'ai des doutes, mais parce que je n'achète pas de vins de ce prix, peu importe d'où il proviennent et comment ils atterrissent sur les tablettes québécoises, que ce soit celles de notre monopole, ou bien celles du bon vieux dépanneur. Julia Wines fait le pari qu'il y aura des clients, qui lorsque pris de court, seront prêts à payer cinq fois le prix normal d'un vin de dépanneur pour espérer avoir un vin de qualité clairement supérieure ou pour s'en donner l'illusion.
L'exemple du Corbec est intéressant, oui transporté en vrac, mais élevé, vinifié et vendu par Masi, c'est quand même un peu différent puisqu'on en connait un peu plus sur l'origine du vin que ce que Julia nous propose, non?
RépondreSupprimerL'exemple du Corbec servait à démontrer qu'il serait possible pour un importateur sérieux d'offrir un vin de grande qualité en dépanneur. Ceci dit, il est clair que les règles restrictives sur l'identification du vin seraient un obstacle à la commercialisation du produit dans cett gamme de prix élevé.
RépondreSupprimerClaude