Je suis tombé aujourd’hui sur un article intéressant dont le titre pose cette même question (voir lien). Ceux qui lisent régulièrement ce blogue connaissent ma réponse à cette question, surtout en ce qui concerne le vin rouge. Pour les blancs, le développement de terroirs appropriés est trop récent pour affirmer quoi que ce soit avec certitude, mais j’ai confiance et j’expérimente. Dans cet article de la revue “Sommelier Journal”, un passage a particulièrement retenu mon attention. Je traduis librement:
“Cependant, aussi impressionnants certains vins (chiliens) puissent-ils être, il y a souvent de la réticence à accepter le Chili comme un égal des régions vinicoles classiques, dont l’histoire et le prestige sont si bien établis que nous pensons naturellement à elles lorsque l’on est à la recherche de vins pouvant bien vieillir...”
L’auteur soulève ensuite le coût généralement abordable des vins chiliens comme un avantage de ceux-ci. Aussi, et avec beaucoup de justesse, il pointe une des grandes faiblesses du Chili, soit la très faible disponibilité sur le marché de vins chiliens ayant de l’âge. Tellement, que l’auteur a dû se rendre chez les producteurs au Chili pour pouvoir goûter des millésimes plus anciens, et là aussi il a eu de la difficulté à en trouver. Il note que plusieurs producteurs chiliens ne gardent même pas leurs vins à titre de référence. Dans ces conditions, il est facile de comprendre pourquoi il est si difficile de trouver des vins chiliens avec un peu d’âge sur le marché. Le Chili fait de grands efforts pour développer de nouveaux terroirs mieux adaptés aux différents cépages, et pour diversifier sa gamme stylistique, mais en même temps il néglige se qui pourrait être une de ses grandes forces, soit le potentiel de garde de ses vins rouges. De plus, cet atout pourrait l’aider à améliorer son image de producteur sérieux. Quiconque à déjà dégusté un bon rouge chilien de 10-15 ans d’âge comprend ce que je veux dire.
http://www.sommelierjournal.com/articles/article.aspx?year=2009&month=6&articlenum=62
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vendredi 12 novembre 2010
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BonsoirClaude,
RépondreSupprimerPour avoir eu l'occasion de goûter 2 fois des vieux Macul ainsi que d'autres de tes bouteilles, je suis un partisan de la capacité de vieillir et de se transformer des vins chiliens.
Par contre, le Chili n'est pas le seul à souffrir de cette crainte de non-capacité à vieillir mais bien l'ensemble des vins moins dispendieux se fait mettre dans cette catégorie.
Black
Salut Black,
RépondreSupprimerC'est vrai que le prix influe de manière générale sur la façon de préconcevoir les choses. Ce n'est pas moi qui va te contredire sur ce point. Mais dans le cas des rouges chiliens, ça va au-delà des vins pas chers. C'est l'origine dans son ensemble qui ne donne pas confiance et qui n'attire pas. En un sens, c'est normal. Les vins de ce pays sont peu connus et certains exemples de qualité douteuse ont pu laisser mauvaise impression chez certains amateurs. De plus, comme on le mentionne dans l'article du "Sommelier Journal", très rares sont ceux qui prennent la peine de garder ces vins. Je suis convaincu que les caves de bien des amateurs seraient remplies d'"Antiguas Reservas" des années 80 et 90, si le potentiel réel de cette cuvée avait été mieux reconnu alors. Pourtant, Phaneuf, par exemple, a toujours vanté le potentiel de garde de ce vin. Mais entre le lire et vivre l'expérience 10-15 ans plus tard, il y a un pas que peu franchissent. L'autre problème avec les vins pas chers, pour la garde, c'est le manque de patience des amateurs. Il est toujours plus facile de sortir une bouteille pas chère de la cave, qu'une bouteille plus renommée sur laquelle on a beaucoup misé. C'est une réaction humaine et facilement compréhensible. Pour contrer ce problème, il faut mettre de côté des caisses de ces bons vins abordables en cave. Mais l'espace pour la garde est généralement restreint. Alors qui veut l'utiliser pour de grandes quantités de bouteilles à 20$? Moi, bien sûr... Mais je suis l'exception qui confirme la règle.
Claude
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Tu te rappelles, même chez Catena ils ne conservent pas de vieux millésimes, et ils furent très surpris de savoir que nous voulions des renseignements sur leur 1997 !!!
RépondreSupprimerEn effet, la patience est l'ennemi de celui qui veut donner de la profondeur à sa cave.
Black
Il y a dans le dernier numéro de Decanter le résumé d'un panel de dégustation de cabernet chilien (169 vins). Ce qui m'étonne est la mention à boire dès 2010 alors que la plupart des vins qui y sont mentionnés sont apte à une garde d'au moins 5 ans, voir plus. D'où le sentiment qu'encore une fois, la garde de ces vins est sous-estimée...
RépondreSupprimerPatrick
Salut Patrick,
RépondreSupprimerJ'espère pouvoir lire les résultats plus tard quelque part sur la toile. Je suis sûr qu'il passent à côté de certains très bons vins qui parraissent mal en prime jeunesse. La capacité de métamorphose de ces vins est très peu connue et reconnue. Ils obtiennent rarement le bénéfice du doute en jeunesse, car on ne les pensent bons qu'à ça.
Claude
Grâce à Patrick j'ai pu obtenir une copie de l'article de Decanter. Merci. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les préjugés sur le potentiel de garde des rouges chiliens ont la couenne dure. Et pas n'importe lesquels en plus, les vins de Cabernet Sauvignon. Le cépage avec le meilleur historique au Chili. Selon cette floppée de "Masters of Wine", les Cabs chiliens devraient être bus pour la plupart dès l'achat, et dans le meilleur des cas dans les cinq ans suivant l'achat. Nos éminents experts tirent cette conclusion en ne buvant que des vins jeunes, voire très jeunes (2005-2009). Je serais curieux de savoir combien d'entre eux ont déjà dégusté des Cabs chiliens plus âgés. Le pire vin de la dégustation selon eux est le Cabernet, Marquès de Casa Concha, 2007, Maipo, Concha y Toro. Pauvre de moi. J'ai une caisse de ce vin!!!
RépondreSupprimerLe site de Wine Spectator est présentement accessible gratuitement. J'y ai lu plusieurs articles intéressants. J'en ai aussi profité pour comparer les notes données à certains vins qui étaient aussi dans la dégustation de Decanter. Le résultat prouve encore une fois l'invalidité des systèmes de notation. Que ce soit sur 100 ou sur 20. Peu importe. Les résultats sont d'une variabilité incroyable. Par exemple, j'ai pris le meilleur Cabernet Chilien de la dégustation de Decanter, le Casa Real, 2005, Maipo, Vina Santa Rita (19.25/20) et le pire, soit le Marques de Casa Concha (11.25/20). Difficile de trouver deux vins plus éloignés en terme de notes. Et bien Wine Spectator de son côté octroie une note identique de 90 aux deux vins. Qui a raison, qui a tort? Personne, même s'il est claire que Decanter a totalement erré avec sa note très basse. Toutefois, la liste de WS n'est pas cohérente non plus. La réalité, c'est que ces deux vins ont été dégustés rapidement, lors de grosses sessions de dégustation, en mode semi-aveugle comparatif. Dans ces conditions, il est très difficile de bien juger un vin. Il y a juste trop de vins en trop peu de temps, et on ne suit pas l'évolution des vins dans le temps.
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