dimanche 14 novembre 2010
GRANDE RÉSERVE, 2008, COLCHAGUA, VINA LOS VASCOS
Après le premier vin de la maison, Le Dix de Los Vascos, 2004, offert il y a deux ans à la SAQ. Voilà que celle-ci rapplique avec le deuxième vin de ce producteur appelé “Grande Réserve” ce qui souligne bien l’influence hexagonale sur la maison, puisque celle-ci est propriété de la firme “Les Barons de Rothschild” qui possède, entre autres, la Château Lafite-Rothschild à Bordeaux. Je n’ai pu trouver la composition précise de ce 2008, mais il est généralement dominé par le Cabernet Sauvignon (75 à 80%), complété par du Carmenère, de la Syrah et du Malbec. Le vin est élevé en barriques de chêne français dont la moitié sont neuves. Le vin titre à 14% d’alcool, et est bien sûr très jeune. L’aération lui a d’ailleurs fait le plus grand bien. La note de dégustation qui suit est basée sur mes perceptions environ huit heures après l’ouverture.
La robe est foncée bien que très légèrement translucide. Le nez est un peu retenu, mais on peut quand même y détecter des arômes de fruits noirs et de terre humide, ainsi qu’un aspect floral et une touche de poivron rouge. De très fines notes doucement épicée et torréfiées viennent compléter cet ensemble raffiné. En bouche, l’attaque est équilibrée, et malgré l’influence bordelaise indéniable, le terroir regagne ses droits avec un fruité doux et éclatant. Ce fruité et l’ensemble demeurent toutefois sous contrôle et on reste loin de la bombe fruitée, expansive. Au contraire, le milieu de bouche permet de découvrir un vin élégant et de belle tenue, aux tanins souples et veloutés, avec un niveau de concentration de très bon niveau. La finale est simplement superbe, avec une fine amertume qui y culmine en se fondant au doux fruité pour produire un effet gustatif des plus réussi. La persistance est digne d’un très bon vin.
Que dire de plus? Sinon que ce vin est simplement excellent. On sent que l’on a pas tenté de faire du Bordeaux au Chili, mais en même temps, on peut sentir l’influence bordelaise dans l’expression que l’on a obtenu du terroir de Colchagua. Ce vin ne semble pas forcé. On y a privilégié l’équilibre et la finesse, tout en ne reniant pas la caractère généreux du terroir. On s’est adapté au lieu, plutôt que l’inverse. Selon mes lectures, il a fallu du temps aux français délégués sur place en vagues successives pour comprendre cela. Ils y sont finalement arrivés en écoutant et en faisant confiance aux chiliens. La combinaison des deux mondes donne vraiment aujourd’hui un résultat des plus heureux. Encore une fois, soyez bien avisés que ce vin a actuellement besoin d’une longue période d’aération pour se présenter à son mieux, même si l’idéal me semble être une garde de cinq à quinze ans. Au prix demandé par la SAQ (19.65$), il s’agit d’un fort RQP, surtout qu’il pourra être acheté pour seulement 17$ le week-end prochain. Je chiale souvent contre la SAQ, mais cette fois je dois saluer la justesse de cet ajout, surtout que dans ce vin, la France et le Chili se rejoignent pour le mieux. Cela devrait donc aussi faire plaisir à nos nombreux francocentristes!!!
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J'ai bu ce vin ce soir et c'est un pur délice ! En plein le genre de vin que l'on rêve presque de boire après un certain temps de garde puisque tout semble bien équilibré et prometteur...
RépondreSupprimerPatrick