Entre autres choses que je compte faire ici, une qui me tient à coeur est de parler de ce que j’appelle le “Nouveau Chili”. Ceux qui me lisaient déjà sur FDV savent de quoi il s’agit. Le Nouveau Chili, c’est bien entendu tous ces nouveaux producteurs installés dans de nouvelles régions fraîches non développées il y a à peine dix ans, ou dans des secteurs plus frais de la vallée centrale, que ce soit au pied des Andes ou bien dans l’extension côtière de ces régions. Toutefois, ce concept de Nouveau Chili peut aussi prendre une tournure inattendue. On pourrait appeler ça: Comment faire du neuf avec du vieux. La région où cette idée est surtout mise en oeuvre est la plus grande région vinicole du Chili, que ce soit en superficie ou en volume, et j’ai nommé la vallée de Maule (prononcez Mao-lé). Cette région a été et demeure le moteur de la production de vin de masse à faible prix au Chili. Le royaume historique du vin “cheap” si on peut dire. Ceci dit, c’est une région qui possède autant de potentiel que les autres, il fallait juste que des producteurs s’y installent avec l’idée d’y faire de la qualité. Parmi les caractères distinctifs de Maule, il y a le fait qu’une bonne partie de la région, du côté de la côte, peut permettre la culture de la vigne sans irrigation. C’est la norme en Europe, mais une exception au Chili. Un autre aspect distinctif est la présence de nombreux vignobles très âgés, certains plus que centenaires qui peuvent être restaurés. Plusieurs l’ont été pour la production de vins qu’ont dit étonnants à partir du cépage Carignan.
Toutefois, la majorité des très vieux vignobles sont plantés avec les cépages Païs ou Mission, qui sont les premiers cépages Vitis Vinifera importés au 16 ième siècle par les missionnaires espagnols, pour la production de vins de messe. Malheureusement, le niveau qualitatif de ces cépages n’est pas très élevé, et il est impossible, même en bridant beaucoup les rendements, d’en tirer des vins très intéressants. Comme c’est la norme au Chili, il faut se souvenir que tous ces vieux plants de vignes sont francs de pied, du pur Vitis Vinifera, sans greffage. Pas de greffage donc dans ces contrées toujours épargnées par le Phylloxéra, jusqu’au jour où quelqu’un a pensé à greffer sur ces vénérables pieds de vignes des cépages plus qualitatifs. On profite du profond enracinement des très vieilles vignes de Mission et on y greffe des cépages bordelais, ou de la Syrah. C’est ce que j’appelle faire du neuf avec du vieux et c’est ce que fait Gillmore, un pionnier dans cette façon de faire au Chili, et un producteur à la réputation croissante. En plus de la restauration par greffage de vieux vignobles de Mission, la culture de ceux-ci est menée sans irrigation, ce qui, selon ce que j’ai pu en lire, donne des vins étonnants, aux titre alcooliques modérés et à l’acidité naturelle élevée. En fait, les pH de ces vins rouges montrent des valeurs normalement associées à des vins blancs. Bien entendu, aucun de ces vins n’est actuellement disponible au Québec ou en Ontario. Je vais cependant garder un oeil ouvert, au cas où ces cuvées particulières nous arriveraient un jour. Pour plus de détails je joins le lien du site de Gillmore, et celui d’un article de la blogueuse Liz Caskey qui m’a aiguillé sur cette autre façon de renouveler la viticulture au Chili.
http://eatwineblog.com/2009/08/25/happy-gillmore/
http://www.gillmore.cl/
jeudi 10 septembre 2009
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