Vina Altaïr est une propriété du géant chilien San Pedro, mieux connu au Québec pour les vins de marque "Gato Negro" et "Castillo de Molina". En plus de Altaïr, San Pedro et son actionnaire principal, la famille Luksic, sont propriétaires de petites opérations autonomes de pointe, comme Vina Tabali et Vina Leyda. Le projet Altaïr fut originalement fondé en 2004 avec la riche famille française Dassault (Château Dassault), mais en 2007, San Pedro rachetait les parts de son éphémère associé français. Néanmoins, l’ambition originale de produire un grand cru à la bordelaise au Chili est demeurée. Pour ce faire, la région de l’alto Cachapoal a été choisie, avec un vignoble situé sur les pentes aux pieds des Andes. Cela donne, comme dans l’alto Maipo situé juste un peu plus au nord, des conditions de grande amplitude thermique entre le jour et la nuit, avec des variations allant jusqu’à 25 C. L’Altaîr est un vin d’assemblage à dominante de Cabernet Sauvignon (73%), complété par le Carmenère (11%), le Cabernet Franc (1%), et la Syrah (15%) qui vient secouer un peu les fondements bordelais. Le vin est élevé pour 15 à 18 mois en barriques de chêne français neuves.
La robe est très sombre et parfaitement opaque. Le nez s’exprime avec modération et profondeur sur des arômes de fruits noirs et rouges de grande qualité. En complément, on retrouve de notes de figues séchées, de bois de cèdre et d’épices douces raffinées. Le boisé semble jouer la carte doucement épicée, plutôt que celle plus commune de la torréfaction. En bouche, l’attaque est ample et veloutée, avec un fruité plus profond qu’intense. Pas un vin extroverti qui vient vers vous d’emblée, mais un vin d’une grande richesse vers lequel il faut un peu aller. Une impression de matière dense, généreuse et tranquille se dégage de ce vin qui montre aussi classe et harmonie. Le niveau de concentration et la longueur en bouche sont clairement de haut calibre.
Je ne peux pas dire que ce vin est une belle surprise, car j’avais des attentes élevées. Toutefois, mes attentes n’ont pas été déçues. Ce Altaïr joue sans l’ombre d’un doute dans les ligues majeures. Je l’ai trouvé déjà accessible, pour qui aime le vin sur un profil de jeunesse. Ceci dit, il me semble clair que le profil optimal, selon mes goûts, est encore à venir. Le temps permettra au vin de perdre un peu de son enveloppe duveteuse actuelle, et de développer un profil aromatique plus complexe. Tous les éléments sont là pour que ça arrive. Aussi, pour le prix payé, 53$ à la LCBO, je trouve que le vin vaut son prix. Ce n’est pas une aubaine, selon mes standards, mais quand même, ce prix demeure raisonnable et sait éviter les excès de prix pratiqués par d’autres super-premiums chiliens. Ce vin a été encensé par la critique américaine (WA 94, IWC 93, WS93). Plus près de nous, la sommelière Véronique Rivest en a parlé dans sa chronique du Droit comme d'un très grand vin.
http://www.cyberpresse.ca/le-droit/week-end/vins/200908/13/01-892229-a-la-decouverte-des-cachets-viticoles-du-chili.php
mercredi 9 septembre 2009
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Dans mon intro j'ai oublié de mentionner qu'en plus de Altair, Tabali et Vina Leyda, le groupe San Pedro a aussi racheté Tarapaca, maison historique de coeur de la vallée de Maipo. En plus, chose que j'ignorais, ils possèdent aussi quatre autres opérations indépendantes au Chili (Vina Mar, Misiones de Rengo, Santa Helena et Casa Rivas), en plus de deux en Argentine (Finca La Celia et Bodega Tamarí). Le groupe est maintenant deuxième en taille, derrière Concha y Toro au Chili. Ça fait quand même une bonne masse critique de savoir, surtout qu'ils ont maintenant parmi les meilleurs winemakers du Chili en Marco Puyo (ex Los Vascos), Mathias Rivera (ex-Cousino Macul), Felipe Muller (ex-De Martino) Ed Flaherty (ex-Errazuriz). Ça fait beaucoup de savoir-faire gagné dans les différentes régions du pays. D'ailleurs, ce tournant qualitatif est reconnu car San Pedro est mis en nomination au titre de winery de l'année dans le Nouveau-Monde, par le magazine Wine Enthusiast, avec Catena (Argentine), Yalumba (Australie), d'Arenberg (Australie), Jackson Triggs (Canada).
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