jeudi 17 septembre 2009

Dégustation Chili: Mes impressions

Retour final sur cette dégustation chilienne pour donner mes impressions et commentaires personnels.






Riesling, Winemaker’s lot, 2007, Bio Bio, Concha y Toro

Choisi pour avoir un vin de l’extrémité sud du pays, et aussi pour avoir un vin qui saurait surprendre les participants. Très beau vin de Riesling bien typé avec un fruité de belle intensité et des arômes de pétrole. En bouche, le vin montrait une belle présence, de la fraîcheur et une bonne matière. Je pense qu’il montrait un léger sucre résiduel, mais c’était bien marié au style généreux du vin. Pour 14.95$, c’est vraiment excellent.



Première vague


1- Cabernet Sauvignon, Reserva de Famillia, 1997, Maipo, Santa Carolina

Superbe vin de Cabernet au profil évolué typique de ce que peuvent donner avec la garde les bons Cabernet de Maipo de catégorie “Reserva” (18-25$). J’avais choisi ce vin pour en faire la démonstration, et il ne m’a pas déçu. Achetez ce type de vin aujourd’hui, oubliez le profil de jeunesse s’il ne vous plaît pas et ne voulez pas tentez de l’apprivoiser, et mettez ça de côté pour sept à quinze ans, et même plus.

2-Pinot Noir, Cartagena, 2005, San Antonio, Casa Marin

Le mal aimé de la dégustation. Je l’avais choisi pour montrer la diversité grandissante de l’offre en rouge au Chili. Je voulais aussi un vin de San Antonio qui pour moi est une des régions les plus excitantes de Chili. Moi, j’aime bien ce vin. Le style lorgne plus du côté de la Californie. Je pense que la composition de la vague ne l’a pas aidé. J’aimerais lui redonner une chance dans une dégustation de Pinot du Nouveau-Monde. Le Pinot est toujours un “work in early progress” au Chili, mais le potentiel est vraiment là. Il faut aussi dire que Casa Marin fait des vins qui déstabilisent par leur caractère affirmé et distinctif.

3- Merlot, La Capitana, 2003, Cachapoal, Vina La Rosa

J’avais mis ce vin dans l’alignement parce qu’il était pour moi l’archétype du vin chilien que certains aiment rabaisser en le jugeant rapidement sur son profil de prime jeunesse. Pourtant, hormis une faible note de verdeur chilienne qui peut déplaire, ce vin avait beaucoup d’autres attributs positifs. Un bel équilibre, encore beaucoup de fruit, de la rondeur, un boisé qui s’intègre tranquillement et une belle texture soyeuse. Peu de vins de ce prix peuvent être dans un si bel état à cet âge. Ceci sans compter qu’il peut encore évoluer pour facilement cinq autres années.


Deuxième vague


1-Assemblage, Gran Reserva, 2005, Maipo Costa, Vina Chocalan

J’ai choisi ce vin car c’est un de mes préférés de la dernière année. Aussi parce qu’il vient d’une nouvelle partie de la vallée de Maipo. Encore parce que c’est un vrai vin d’assemblage, une manière de faire qui selon moi donne les vins les plus complets. Ce vin est vraiment superbe, d’un équilibre exemplaire, souple, intense, charmeur et complexe. Un RQP exceptionnel.

2- Cabernet Sauvignon, Don Melchor, 2003, Puente Alto, Alto Maipo, Concha y Toro

J’avais de grandes attentes et ce vin m’a un peu déçu. Ça demeure un superbe vin de Cabernet, mais je m’attendais à plus de sa part. Une idée préconçue à cause de son prix et de sa réputation, bien sûr. Je m’attendais à ce qu’il survole la dégustation, et ce ne fut pas le cas. Autour de 50$, ça pouvait toujours passé, sans être un RQP, mais à 80$ pour le 2006, ce vin vient de tomber dans l’excès, comme bien d’autres.

3- Assemblage, House of Morandé, 2001, Medio Maipo, Vina Morandé

Choisi pour ajouter un vin plus âgé toujours disponible, et pour compléter une trilogie Maipo couvrant ses trois sous-régions. Ce vin m’a pas mal déçu. Pourtant, goûté préalablement en isolé, je l’avais bien apprécié. Il faut dire que cette bouteille avait une très légère touche de brett. Dans mon cas, c’est sûr que ça ne l’a pas aidé. Hormis la brett, je dirais que ça demeure quand même un beau vin au profil évolué et une rare possibilité d’acheter un bon vin chilien avec déjà de l’âge. Mais pour qui est prévoyant, et patient, vaut mieux acheter de bons Reservas autour de 20$ et les garder.


Troisième vague


1-Syrah, Reserva, 2007, Limari, Vina Tabali

Choisi à cause de sa qualité et pour montrer ce que la nouvelle région de Limari peut donner. J’ai racheté une caisse de ce vin, hier, pour porter mon total à 18 bouteilles. C’est vous dire comment j’apprécie ce vin et son RQP formidable. Déjà très bon sur son profil de prime jeunesse, ce vin a tout ce qu’il faut pour une bonne garde et une évolution intéressante et harmonieuse. Beau profil Rhône nord moderne.

2- Syrah, Reserva, 2007, Elqui, Chono

Un vin d’importation privée choisi lui aussi pour sa très belle qualité et pour compléter avec Elqui le duo des nouvelles régions du nord. J’écrirai un CR bientôt sur ce vin qui lui aussi évoque à sa façon une Syrah du Rhône nord.

3-Syrah, Reserva, 1999, Aconcagua, Errazuriz

Déception avec ce vin. Légèrement bretté, au profil évolué et en déficit de fruit. Ne montrait pas la même qualité qu’un 1997 goûté l’an passé. Le millésime 1999 fut très chaud au Chili, et je pense que ce vin en a souffert, surtout que Errazuriz en était à ses premiers pas avec ce troisième millésime de Syrah. Rendez-vous manqué pour démontrer le potentiel de garde de ce cépage dans ce pays, mais croyez-moi, il existe bel et bien. Je suis sûr que les bons vins de Syrah d’aujourd’hui, vont donner de très beaux résultats dans dix ans et plus. Il n’y a aucune raison pour que ces vins ne vieillissent pas aussi bien que le Cabernet de Maipo. Certains pourraient dire qu’il faut faire un acte de foi en mettant ces vins de côté. Si tel est le cas, et bien moi je veux jouer les prophètes. Ma collection de Syrah chiliennes s’élargit avec le temps, et la beauté avec ce cépage au Chili, c’est qu’à cause des nouvelles régions plus fraîches (Elqui, Limari, Casablanca, San Antonio), il y a une belle variété de styles pour compléter ce que la vallée centrale et son climat plus chaud peut offrir.


Il est évident que cette dégustation n’était qu’un survol rapide de ce que le Chili peut offrir. J’ai tenté de montrer un visage du pays qui déborde de ce qu’on retrouve actuellement à la SAQ, avec de nouvelles régions ou cépages, et des vins avec de l’âge. Je pense que la Syrah de Tabali ou l'assemblage de Chocalan sont de beaux exemples du genre de vin chilien que la SAQ devrait offrir en plus grand nombre. Des vins venant de nouveaux producteurs élite, qui offrent encore leurs bons vins à des prix très abordables. Pourtant, il y a beaucoup de ces nouveaux producteurs au Chili, ou de plus anciens qui ont pris le virage qualitatif. Comprenez-moi bien. Il y a de bons vins chiliens à la SAQ, mais l’offre pourrait être tellement meilleure, diversifiée et complète.

1 commentaire:

  1. Salut Claude,

    Je suis bien content de pourvoir continuer à te lire. Alors ne lâches surtout pas la patate.

    J'en profite pour te confirmé que tu as réveillé l'intérêts que j'avais eu jadis avec les vins chilien lors de la dégustation des liquoreux, et ça commencé avec le Tabali Syrah 2007 que tu m'avais suggéré.

    Au plaisir de te lire et de dégusté prochainement avec toi.

    Thomas (Thommy)

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