lundi 31 janvier 2011

Chardonnay: Ignorer la Bourgogne pour y aller avec l'Australie

Les mots du titre ne sont pas les miens, mais les premiers mots d'un autre article de Decanter vantant les mérites du Chardo australien issu de régions fraîches. Cette fois, cet enthousiasme pour l'élite des Chardonnays australiens ne vient pas d'un seul homme, Andrew Jefford, comme je l'avais relaté sur ce blogue il y a quelques mois (voir lien), mais d'un panel d'experts réuni par Decanter.

Bien sûr mon titre est provocateur, et je ne pense pas que d'ignorer une région soit une bonne idée, surtout quand il s'agit de la référence en la matière. D'un autre côté, il est clair que le virage vers les climats plus frais entrepris par plusieurs pays de Nouveau-Monde n'est pas reconnu à sa juste valeur. On continue d'y aller de clichés à propos des vins de ces pays, comme si tout y était encore homogène. Malheureusement, ici au Québec, quand on parle des meilleurs vins de Chardonnay australiens, on parle de quelque chose que l'on connaît très peu. La SAQ n'offre que quatre vins de Chardonnay australiens au-dessus de la barre des 31$, alors qu'au dessus de ce prix on y retrouve 235 bourgognes blancs. Comme on peut le voir, la région qui est ignorée ici, c'est l'Australie. D'ailleurs, en lisant l'article de Decanter, on constate dans les propos d'un propriétaire de restaurant combien il est difficile de changer les perceptions. Les producteurs du Nouveau-Monde soucieux de la qualité, qui passe par le choix d’un terroir approprié, sont fortement pénalisés par les généralistions négatives. En France on décortique le territoire en micro-appellations, dont plusieurs sont très reconnues, alors que dans le Nouveau-Monde, la plupart des amateurs ne peuvent distinguer les régions plus fraîches des région plus chaudes. On se contente souvent de parler de vins australiens, chiliens, sud-africains, etc... Il faut donc de la volonté dans ces contrées pour y aller des efforts nécessaires pour se distinguer. Pour viser la meilleure qualité possible en investissant ce qui est nécessaire pour y arriver. Vous me direz que s'il y avait moins de Yellow Tail et autres Fuzion qui prennent le devant de la scène, l'image des vins de ces pays serait meilleure. Sûrement, mais le vin de masse bon marché est produit dans tous les pays vinicoles. Ce n'est pas une raison pour tout amalgamer.

Je continue de penser que pour s'ouvrir aux bons vins de ces pays, il faut une bonne disposition d'esprit préalable. Il faut les aborder positivement. Sinon ils ne seront appréciés à leur vraie valeur que comme surprises dans des dégustations à l'aveugle. Mais bien sûr, pour découvrir le meilleur visage que peuvent offrir les vins de ces pays, il faut y avoir accès. Malheureusement, l'offre n'est pas bonne au Québec parce que la demande n'est pas forte. Mais comment créer une demande pour quelque chose qui est très peu disponible et méconnu? C'est l'oeuf ou la poule, et on revient toujours au même problême de base de promotion. Qui au Québec pourrait se faire le promoteur de ces vins sur la place publique? Quel expert en la matière, possèdant la crédibilité nécessaire, pourrait jouer ce rôle? Pour le moment je ne vois personne, et c’est bien dommage.

http://www.decanter.com/news/wine-news/514019/chardonnay-choose-australia-decanter-readers-urged

http://levinauxantipodes.blogspot.com/2010/10/lexemple-britannique.html


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