J’ai déjà écrit sur ce blogue à propos de la difficulté pour un pays comme le Chili de promouvoir ses vins dans un pays comme le Canada où règnent les monopoles provinciaux d’état en matière de commerce du vin. À ce sujet, je suis tombé récemment sur une information intéressante qui reflète bien le caractère distinct du Canada en la matière. L’organisme “Vins du Chili” a annoncé la composition du panel de juges pour l’édition 2011 des “Wines of Chile Awards” qui aura lieu cette semaine à Santiago. Depuis le début de cet événement, qui en sera à sa huitième édition, l’industrie vinicole chilienne invite des critiques et chroniqueurs vin à juger la qualité d’une large sélection de vins à moins de 25$. Lors des six premières années, il y a eu alternance entre des panels britanniques et américains. Ce qui est logique, puisqu’il s’agit des deux plus gros marchés d’exportation pour le pays. Aussi, la presse vinicole de langue anglaise, que ça plaise ou non, demeure la plus influente à l’échelle mondiale. L’an passé, probablement pour faire changement, le panel de critiques invité était canadien. Il faut croire que les chiliens n’ont pas été très satisfaits des résultats commerciaux sur notre marché, puisque cette année le panel est composé de critiques américains (3), britanniques (2), suédois (1), japonais (1), brésilien (1), coréen (1), chinois (1) et chilien (1). Pas de canadiens? Rassurez-vous. Le Canada sera représenté sur le panel de juges, mais pas par des critiques reconnus, mais bien par des représentants de nos deux plus grands monopoles provinciaux: François Primeau responsable des communications à la SAQ et Shari Mogk-Edwards vice-présidente “merchandising” à la LCBO.
Donc, le seul pays qui ne sera pas représenté par un “winewriter” est la Canada, même si la Suède est aussi régie par un monopole étatique en matière de boissons alcoolisées. Selon moi, cette décision en dit beaucoup sur la particularité du marché canadien. Ici, ce qui compte pour espérer progresser dans le marché ce n’est pas de convaincre les journalistes, les sommeliers ou autres experts en la matière qui écrivent dans les médias et pourraient influencer les consommateurs. Non. Au Canada, il faut avoir de l’influence au coeur même des monopoles. J’espère donc que nos représentants commerciaux seront favorablement impressionnés par leur voyage et par les vins qu’ils goûteront, et que cela pourra se traduire par une amélioration de l’offre de vins chiliens dans leur province respective.
http://www.winesofchile.org/news-press/events/awoca-8-meet-our-judges/
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lundi 10 janvier 2011
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