mardi 8 décembre 2009

SAUVIGNON BLANC, LAUREL VINEYARD, 2005, SAN ANTONIO, CASA MARIN



Pour faire suite au Sauvignon Blanc de Errazuriz, je continue avec un autre Sauvignon Blanc issu de très jeunes vignes, quatre ans dans ce cas-ci, mais avec trois ans de plus en bouteille. Je commence à garder quelques blancs des nouvelles régions fraîches du Chili. Pour commencer, j’ai choisi le précurseur dans le domaine, Casa Marin et ses vins controversés. Il est intéressant de suivre en parallèle l’évolution des deux cuvées de Sauvignon Blanc. Après le “Cipreses Vineyard” il y a quelque temps, j’y vais cette fois avec la cuvée soeur, “Laurel Vineyard”. Nul besoin de rappeler tout le bien que je pense de ce producteur visionnaire au Chili, à qui l’on doit le tournant marquant vers la côte, initié il y a maintenant une décennie.

La robe est d’une belle teinte jaune encore bien pâle. Le nez est maintenant beaucoup plus modéré qu’en prime jeunesse. L’aspect végétal est en déclin marqué, disparus les arômes d’asperges, le citron et l’aspect minéral un peu salin occupent maintenant l’avant scène. En bouche toutefois, le vin est encore très vigoureux, avec toujours cette matière riche, dense et intense. Les saveurs de citron sont concentrées et profondes, étant soutenues par une acidité qui ne se dément pas. Un léger aspect végétal toujours présent vient complexifier la palette gustative. La finale est intense et très longue.

Pas de doute pour moi que Casa Marin fait du grand Sauvignon Blanc. Désolé pour ceux que ça fait paniquer, mais comme dans le cas des bons Cabs de Maipo, avec l’âge ce vin perd son côté distinctif et se rapproche d’un profil classique français. Ce vin était seulement le deuxième millésime produit. À ce sujet, je joins un lien vers un article très récent relatant une dégustation des vins de Casa Marin, dont les Sauvignons du millésime 2009. À la lecture vous verrez que je ne suis pas le seul à voir ces vins dans l’élite mondiale pour ce cépage. Reverrons-nous jamais ces vins à la SAQ? Il le faudrait bien.

3 commentaires:

  1. Claude,

    Je vois que le Laurel a possiblement évolué dans le bon sens, il semble avoir digéré son sucre et ce petit côté unidimensionnel qu'il avait. Est-ce que tu as noté un brin de sucrosité ou pas du tout car à lire ton CR je vois que l'acidité et le goût de citron prend plus de place, ce qui est plus dans ma palette de goût?

    Il m'en reste 2 autres Laurel et à la lumière de tes commentaires je pense bien en ouvrir une d'ici le printemps.

    Encore merci pour le beau CR qui montre encore une fois que rien n'est statique dans le monde du vin, il en va autant pour le vin lui-même que pour notre profil gustatif, avec le temps ça aussi ça change!!!

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  2. Norm,

    Pour l'aspect sucré de ce vin, je n'étais pas d'accord avec toi dès le départ. Alors je ne saurais te dire vraiment, n'ayant jamais trouvé ce vin si sucré. Garde-toi une bouteille pour une possible dégustation à l'aveugle ayant pour thème: Sauvignon Blanc du monde. Ce serait la meilleure façon de voir de quoi il en retourne avec ce vin.

    Claude

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  3. Deux ans et demi plus tard une autre bouteille de ce vin.

    La robe montre clairement l'évolution du vin avec une teinte dorée assez prononcée. Le nez s'exprime avec modération et il est très difficile d'y reconnaître le cépage ou des ressemblances avec son profil de jeunesse. On y retrouve des arômes rappelant la liqueur d'orange, le citron confit et un léger aspect évoquant pour moi le bord de ruisseau (végétation et roche mouillée). La bouche pour sa part se montre plus dégourdie avec des saveurs intenses et évoluées de citron et d'orange. L'équilibre est encore au rendez-vous grâce à une acidité bien absorbée par le gras du vin. Le milieu de bouche montre un bon niveau de concentration et une matière bien polie qui procure du plaisir en coulant sans effort vers une finale harmonieuse aux saveurs fondues qui persistent un bon moment.

    Ce vin fait partie de ceux que j'ai choisis pour évaluer le potentiel de garde des nouveaux blancs chiliens. Sans surprise, la courbe d'évolution est plus rapide que pour les vins rouges de ce pays. Ceci dit, la capacité de transformation est bien présente. Ce Laurel, 2005, n'a plus rien à voir avec ce qu'il donnait en prime jeunesse. Le Sauvignon Blanc de climat frais, élevé 100% en inox, donne des vins très marqués par les composés thiolés en jeunesse. Toutefois, l'oxydation des fonctions thiols de ces molécules a pour effet d'annuler leur propriétés aromatiques. Dans le cas de ce vin, il est clair que l'aspect thiolé qui marquait ce vin en jeunesse a disparu pour laisser la place à des arômes évolués d'agrumes.

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