J’aimerais préciser certaines choses par rapport à ce que j’écris sur ce blogue. La première étant que j’ai rarement le temps ou l’envie d’écrire sur des vins que je n’ai pas aimés. Ce qui fait que je peux avoir l’air de tout aimer, tout le temps. Il faut dire que n’étant qu’un amateur, les vins dont je parle sont, la plupart du temps, des vins que j’ai achetés, et que comme amateur je n’achète pas à l’aveuglette. Je fais presque toujours une recherche avant d’acheter un vin. Je connais aussi très bien mes goûts. Cela limite beaucoup les erreurs. Aussi, mon intérêt particulier pour le Chili limite encore plus mes mauvais achats de ce côté. Ça ne les élimine pas totalement toutefois. À preuve, dernièrement, le Carmenère/Cabernet Sauvignon, 1810, 2006, Maule, Casa Donoso. Un vin totalement ruiné par les bretts, ou bien le Chardonnay, Reserve, 2008, Casablanca, Vina Carmen, un vin très quelconque qui a fini son existence dans la sauce au fromage. Ou encore une dégustation des produits D’Arenberg à laquelle j’ai participé dernièrement. Je n’ai vraiment pas aimé la plupart de ces vins dominés par l’impression sucrée du fruit. Ça prend déjà assez de temps et de motivation pour écrire sur les vins que j’ai aimés. Je n’ai pas ce temps ni cette motivation pour le faire négativement. Voilà.
Un autre point est celui des notes. Je ne donne pas de notes aux vins dont je parle. Plus je progresse dans le monde du vin et plus je trouve ridicules les notes chiffrées et précises. Cela ne veut pas dire que je n’ai aucune idée du niveau qualitatif d’un vin donné, mais les mots permettent de mieux préciser cette appréciation qualitative, de la mettre en contexte, et surtout, d’inclure la notion de plaisir dans l’équation. Par exemple, je trouve que la plupart des vins rouges sont mis en marché bien trop jeunes. Actuellement, j’ouvre des 2007 par curiosité, et la plupart sont bien trop jeunes et donneront bien plus de plaisir dans quelques années. La qualité est là, on peut la constater, mais le vrai plaisir est à venir. Comment peut-on intégrer cette opposition dans un seul chiffre? C’est à mon avis impossible, et s’il faut lire le commentaire pour bien comprendre, alors le chiffre est inutile. Aussi, il y a toute la question des critères à la base de l’évaluation. Par exemple, un critère de plus en plus important pour moi, et relié à la notion de plaisir, est la fameuse “buvabilité”. Cette notion est très variable dans le temps pour un vin donné, et n’est généralement pas primordiale dans l’attribution de notes par les professionnels. Selon mon expérience, ceux-ci privilégient la plupart du temps la concentration, la puissance et la longueur. Autre problème pour moi avec les notes, et celui-ci est bien personnel, c’est que j’ignore ce qu’est un vin parfait. Alors même selon mes critères qualitatifs personnels, sans limite supérieure bien établie, il me serait difficile d’établir une échelle de notation valable. À l’encontre des notes précises, il faut bien sûr ajouter les limites du dégustateur. Je suis convaincu qu’il est impossible pour un dégustateur, même le meilleur, d’attribuer à l’aveugle la même note au même vin de façon répétée. Les sens du goût et de l’odorat n’ont juste pas cette précision, et quelqu’un qui veut écrire sérieusement sur le vin devrait avoir l’humilité de le reconnaître.
mardi 22 décembre 2009
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Bien d'accord avec vous!
RépondreSupprimerSalut Claude,
RépondreSupprimerJe suis bien d'accord, d'ailleurs, Bill acharkiw, dans la Gazette, à sensiblement la même approche.
Je penses que l'amateur est capable de lire entre les lignes des commentaire et articles vinicole en tout genre et de juger de la qualité d'un prouit sans pour autant avoir une note chiffrée.
Thomas
Salut Thomas,
RépondreSupprimerPlusieurs reprochent à Bill de ne pas donner de notes. En tant que professionnel c'est très difficile de conserver cette approche. Les lecteurs aiment avoir un chiffre. On dirait que ça les rassure. Avec un chiffre, ils sont certains d'avoir compris. Un chiffre ne demande pas d'efforts, et surtut, un chiffre ne prête pas à interprétation. Une chose est sûre, Bill a mon admiration pour sa détermination à rester fidèle à ses convictions.
Je ne note jamais également. 2 ou 3 petites lignes sont bien suffisantes surtout si nous avons déjà dégusté avec celui qui fait le commentaire.
RépondreSupprimerJoyeuse fêtes Don !!!
Benoît "black"
Claude, je suis bien d’accord avec tes propos, par contre la note est un indicatif rapide de la qualité du vin bien entendue à un moment précis de ça vie et souvent en comparatif avec ces pairs. Pour les amateurs que nous sommes il devient parfois difficile de tout lire, dans ce cas quand un critique en qui nous avons confiance parle d’une région que l’on apprécie, la notation permettra de ne pas se taper la lecture de tous les vins notés bas, mais plutôt s’arrêter seulement sur la lecture des vins bien notés, je sais on parlera de paresse, mais je crois que pour certains il est important d’optimiser le temps disponible pour cette belle passion. Dans mon cas je prends une revue (RVF par exemple) ou un bouquin dans un premier coup d’œil la notation me permettras d’approfondir mes connaissances sur les producteurs ou vins qui seront les mieux notés. Je peux comprendre que pour un amateur qui fait des CR sur des vins la notation peut ne pas être importante, par contre pour un critique professionnel je trouve que la notation devient un complémentaire à l’information écrite.
RépondreSupprimerJoyeuses fêtes et une très bonne année 2010 !!!
René (bulle)
Salut René,
RépondreSupprimerJe comprends ton point de vue, mais je continue de croire que c'est problématique, car souvent trompeur. Les dégustations "Jouons à Parker" qui ont été organisées sur FDV l'ont bien prouvé. Il n'y avait pas de corrélation entre les préférences et les notes. Aussi, comme je le mentionne dans mon texte, la note s'applique quand? Pour le vin au moment de la dégustation, en se basant uniquement sur le plaisir, ou bien est-ce une extrapolation de ce que le vin sera peut-être? Enfin. On pourrait en discuter longtemps. Je te souhaite une bonne année à toi aussi et merci de garder FDV vivant!
Claude
T'as bien raison mon Claude, c'est pourquoi je ne met pas de notes ou très rarement (exception dans les dégustations qui l'exige comme jouons à Parker!!!). C'est une peu comme ceux que j'aime appeler "chasseurs d'étiquettes", à l'aveugle le vin est disons très bon ou excellent mais en dévoilant l'identité du vin si celle-ci est "moins grandiose" et bien là les commentaires changent un peu en disant à il fait "nouveau-monde" ou "je ne rachèterais pas ce vin!!!". Pourtant, il y à peine quelques minutes le commentaire était "Il est bon ou excellent ce vin", alors pourquoi ne pas en racheter sur le simple fait que l'étiquette n'est pas selon nos attentes ou standards!!! Je trouve que ça fait un peu artificiel comme approche mais bon les goûts sont dans la nature comme on dit!!!
RépondreSupprimerSalut Norm,
RépondreSupprimerLa dégustation en pure aveugle de quelques vins à la fois, sans pression, tranquillement, en toute ouverture d'esprit, sans chercher de possibles pièges, demeure pour moi le meilleur des exercices pour remettre les choses dans leur juste perspective. Mais il faut de l'humilité pour faire ça.
Écrire sur le vin, c'est d'abord et avant tout un geste de partage. Un partage de la passion pour ce liquide pouvant être multiforme et pouvant être perçu de facons tout aussi multiples. Un partage d'impressions personnelles donc, de sentiments face à un vin, tout en sachant que ça n'a rien d'une vérité absolue. Je suis sûr qu'à l'aveugle, il pourrait m'arriver d'être en désaccord avec moi-même!!!! C'est tout dire, et ça résume bien la situation, je pense.
Claude