vendredi 18 décembre 2009
CHARDONNAY, AMAYNA, 2006, LEYDA, SAN ANTONIO, VINA GARCES SILVA
Je continue sur ma lancée de Chardonnays chiliens avec un vin venant d’un autre de ces nouveaux producteurs ayant comme point de mire d’élaborer des vins de terroir et de qualité. Dans ce cas-ci, le terroir est celui de Leyda, une petite sous-région de l’appellation côtière plus large de San Antonio. Comme plusieurs de ces nouveaux producteurs chiliens axés sur la qualité, Garces Silva est doté d’un chai de vinification par gravité des plus modernes, et d’une salle d’élevage à température et humidité contrôlée. Pour ce qui est de ce Chardonnay, il est fermenté en barriques de chêne français Taransaud, dont la moitié sont neuves, et élevé dans celles-ci pendant un an.
La robe est d’une belle teinte or. Le nez est intense et offre des arômes de pêche, de mangue, de citron, de maïs, de noix et d’épices douces, le tout étant complété par un aspect minéral me rappelant l’eau de source fraîchement récoltée. En bouche, l’attaque est très intense, les saveurs irradient de toutes parts, avec une belle ampleur et une texture légèrement onctueuse. La matière est concentrée et intense, sur un bon volume. Les saveurs sont de très belle qualité et bien intégrées. La finale est fondue et harmonieuse, avec une allonge de fort calibre.
Des trois Chardonnays chiliens dégustés dernièrement, avec le Tabali et le Chocalan, ce Amayna est clairement le plus distinctif. C’est le plus puissant, le plus concentré et le plus expressif, tant au nez qu’en bouche. C’est un vin de caractère, avec un petit côté sauvage difficile à décrire. En ce sens, il me fait penser aux Sauvignons de Casa Marin, avec une empreinte du terroir bien affirmée, mais qui pourrait en déconcerter certains recherchant un profil plus classique. Ceci dit, pour moi, ce caractère particulier est positif, et nul doute que ce vin est de très grande qualité. Je ne connais pas de Chardonnay de ce prix (24$) qui offre autant de matière. Pour boucler la boucle de ce trio de vins. Je vais citer encore une fois Jay Miller du Wine Advocate, qui après deux 91 aux Chocalan et Tabali, a octroyé un 93 à ce vin, y voyant une ressemblance frappante avec un Grand Cru de Bourgogne, et le classant comme un des meilleurs du Chili. Comme les Grands Crus de Bourgogne ne sont pas mon ordinaire, j’avoue ne pas pouvoir juger de la justesse de la comparaison de M. Miller. Mais encore une fois, je ne référence ce commentaire qu’à titre indicatif. Pour montrer qu’il a apprécié, et non pour la note elle-même. Toujours est-il que pour moi il est clair que ce vin est de qualité supérieure et qu’il complète avec brio un fort trio de Chardonnays chiliens montrant les progrès qualitatifs rapides de ce cépage au Chili, et offrant des RQP de très haut calibre. Le millésime 2007 de ce vin devrait arriver bientôt à la SAQ. Gardez l’oeil et l’esprit ouverts.
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Plus de trois ans plus tard j'ai ouvert une autre bouteille de ce nectar. Au contraire de ce que je disais dans ma note de dégustation d'alors. Je n'y ai plus trouvé de côté distinctif. J'ai plutôt trouvé que le vin montre aujourd'hui un profil très classique du cépage. Il fait très Chardonnay et on ne peut se méprendre sur le cépage dont il est issu. Comme pour les rouges, pour le Chardonnay le temps en bouteille semble gommer l'aspect terroir pour recentrer les choses sur le cépage. Trois ans plus tard, les grands crus bourguignons ne sont toujours pas mon ordinaire, mais pour le peu que j'en connais, le temps semble donner raison à feu le critique, Jay Miller. On a bien raillé le bonhomme et ses notes généreuses données à des vins non réputés. Mais en ce sens, le gars était bien plus honnête que d'autres obnubilés par l'étiquette.
RépondreSupprimerClaude