vendredi 25 décembre 2009

CABERNET SAUVIGNON, RESERVA, DOMAINE DON MAXIMIANO, 1998, ACONCAGUA, ERRAZURIZ


Une petite vieiilerie pour fêter Noêl. Le nom de ce vin trahit son âge. C’était avant qu’on rebaptise cette cuvée sous le nom plus commun de “Max Reserva”. 1998, c’est l’année où le phénomène “El Nino” a frappé le plus fort au Chili, avec de la pluie et des températures plus fraîches. En fait, c’est le dernier millésime déclaré comme carrément mauvais dans ce pays. Toutefois, là comme ailleurs, il faut se méfier de ce genre de jugement général. Le Chili est un vaste pays vinicole, et là aussi les décisions humaines peuvent jouer un grand rôle sur le niveau qualitatif final. Pour le reste, j'ai peu d'informations sur ce vin. Sinon qu’il titre à 14% d’alcool, et de mémoire, qu’il a été élevé en barriques de chêne français et américain, dont une certaine proportion était neuves.

La robe est passablement translucide, de teinte brique au pourtour orangé, montre des signes clairs d’évolution. Le nez est bien présent, mais là aussi l’évolution est facilement notable avec des arômes de terre humide, de feuilles mortes et de thé, qui s’entremêlent à des notes de fruits rouges (cerises) et d’épices douces, ainsi qu’à un aspect torréfié intriguant. Très beau nez évolué et complexe, situé à des lieues de son profil de prime jeunesse. En bouche, le vin est d’un bel équilibre où les divers aspects sont bien intégrés. On peut percevoir l’évolution de chaque élément de départ, que ce soit le fruité ou le boisé. Il sont toujours là, mais sous une forme altérée par le temps, et à cela s’ajoutent de nouvelles saveurs qui viennent contribuer à lier l’ensemble. C’est un phénomène difficile à mettre en mots, mais le résultat est vraiment délectable. Ce vin est encore bien expressif, mais évite toute forme d’agression, chose qu’on retrouve souvent dans de très bon jeunes vins. Ici, la matière a eu le temps de se calmer, de se fondre, et ça coule de source, sans effort, comme une caresse. Ce n’est pas très concentré, ni volumineux ou puissant. On est ici dans un autre registre. La finale ne dévie pas de la ligne tracée, et montre une bonne longueur, sans plus, sur des rémanences de chocolat noir.

Compte tenu du millésime, je dois avouer que j’ai été agréablement surpris par ce vin. Il avait encore suffisamment de fruit pour créer un bon équilibre avec les notes tertiaires. Son aspect fondu m’a beaucoup plu. On était loin ici d’un vin spectaculaire qui en mets plein la bouche. C’était un vin modéré, au profil évolué et à la texture veloutée. Facile et agréable à boire, misant sur l’aspect aromatique. Certainement pas un grand vin, pas aussi bon qu’un bon Cab de Maipo, du même prix et du même âge, mais quand même d’un bon niveau qualitatif. Le genre de vin qui me motive à mettre beaucoup de rouges chiliens de cette gamme de prix de côté. Car ce type de vin n’est pas disponible sur le marché. Si on veut en boire sur une base régulière, il faut y voir soi-même.

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2 commentaires:

  1. Le dernier "DON" que j'ai bu fut le 1997 en 2002 je crois et c'était excellent, un vin qui en donne pour l'argent demandé et ce à tout les millésimes, une valeur sure comme on dit!

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  2. Je trouve que le 2007 est particulièrement réussi, avec un retour au style des années 90, avec un peu moins d'alcool et un fruit un peu moins mûr. J'ai profité de la dernière promo où il y avait un double rabais pour en acheter une demi-douzaine. Ça revenait à quelque chose comme 14.50$ la bouteille. Difficile à battre à ce prix.

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