Le site CyberPresse a initié une série de reportages vidéo portant sur la dégustation à l'aveugle d'un vin choisi par un professionnel. Jusqu'à maintenant, j'ai été impressionné par Guénael Revel qui a identifié un Pinot Noir suisse. Bravo! D'un autre côté, la dégustation du Cabernet Sauvignon, Legado, 2008, Maipo, De Martino par le sommelier Mathieu Guillemette, m'a rappelé avec acuité pourquoi il est si difficile pour les vins chiliens d'être reconnus à leur juste valeur au Québec chez les professionnels du vin. Il était intéressant de voir M. Guillemette aller, pas de mention de végétal ou de plan de tomate de sa part, tiens donc! La beauté de l'aveugle! Une présence de bois pas parfaitement intégré dans un vin si jeune est juste normale. Combien de rouges de cet âge, élevés en barriques, sont des modèles d'équilibre? Mais le clou c'est la réaction du sommelier lors de dévoilement de la bouteille, le pauvre, il faut voir son air penaud. Il est tellement mal à l'aise de ne pas avoir détesté le vin qu'il se sent obligé d'ajouter à la toute fin, dans une tentative de sauver sa crédibilité, qu'il n'est pas un fan!!! Pourtant un vrai professionnel connaissant les rouges chiliens de ce genre aurait dû ajouter que ce 2008 était encore bien jeune et que 5 à 10 ans supplémentaires en bouteille avaient de bonnes chances de donner un beau vin fondu et équilibré. Désespérant...
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Je viens de lire sur FDV que M. Revel savait à l'avance que le vin qu'il dégustait était suisse. Je lui retire donc mes félicitations, pour ce que ça vaut... Vraiment, dans les circonstances il aurait pu s'abstenir de dire qu'il sentait le côté élevé des montagnes dans le vin!!! Identifier un Pinot Noir à l'aveugle, ce n'est pas automatique, mais ce n'est pas un exploit non plus.
RépondreSupprimerJe lui avais donné le bénéfice du doute, car il est vraiment possible pour un bon dégustateur d'identifier à l'aveugle des vins d'une région qu'il connaît bien. Il faut parfois un peu de chance, mais ça se fait. Il est même parfois possible d'identifier le producteur, et même la cuvée.
Finalement, je préfère le courage de Mathieu Guillemette. Sa réaction lorsqu'il a su que le vin était chilien était désolante, mais au moins il s'est prêté pleinement au jeu. On réagit mal parfois sur le coup de la surprise et du stress de la vraie dégustation en pure aveugle. L'égo est tellement important dans le monde du vin que ça explique bien des choses.
Claude