mardi 1 novembre 2011

Quand le Chili fait perdre la raison


Une autre controverse à propos des résultats des dégustations à l'aveugle organisées par Eduardo Chadwick pour tenter de démontrer que ses vins font partie de l'élite mondiale. C'est le blogueur britannique Jamie Goode qui saute un fusible cette fois à ce sujet, allant jusqu'à dire que les dégustateurs impliqués dans ces exercices s'étaient trompés, qu'ils avaient un mauvais goût. Il s'en prend aussi au fait que les juges étaient des « Master of Wine » et remet en doute leurs qualités de dégustateurs. Le « Master of Wine » est une qualification britannique très difficile à obtenir.

Je suis toujours surpris de voir l'antagonisme que peuvent susciter les vins chiliens lorsqu'ils osent prétendre à autre chose qu'au statut de bons petits vins pas chers. Ce type de dégustation est bien sûr un outil imparfait. C'est l'arme du pauvre en prestige. Le but n'est pas de démontrer une supériorité absolue des vins de M. Chadwick face à des noms très renomés. Le but est de démontrer que ses vins font partie de l'élite mondiale et que le Chili a la capacité de produire ce type de vins. Rien de plus. Rien de moins.


Résultats dégustation Hong Kong

Un autre lien où un des dégustateurs y va de ses commentaires sur les vins. Ses deux vins préférés: Sena 1995 et Sena 1997. J'aime bien ses commentaires sur ces deux vins. Ça confirme ce que je me tue à répéter sur le potentiel de garde des rouges chiliens.

Finalement j'ai trouvé un lien à propos de la dégustation chilienne, en espagnol mais facile à traduire sur Google translate. Les juges étaient 17 "Master of Wines" britanniques. Sena 1997 a terminé premier, suivi de Sena 1995, Latour 1988 et Haut-Brion 2000. Je pense que l'argument de l'âge des vins est invalidé. Ça démontre aussi un attrait des juges pour les vins de profils évolués.


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1 commentaire:

  1. J'ai ajouté trois liens menant aux résultats de récentes dégustations tenues par Eduardo Chadwick à Hong Kong et au Chili. Le texte accompagnant les résultats de Hong Kong est très intéressant. Les bordeauphiles qui se désespèrent de l'intérêt des chinois pour les grands vins de cette région, et de l'impact sur le prix de ceux-ci, devraient se réjouir. Toutefois, même avec ces résultats, le prestige demeure toujours à Bordeaux et c'est ce que les nouveaux riches recherchent...

    Je me souviens avoir fait mes débuts dans le monde virtuel du vin, sur le défunt forum Crus & Saveurs, en rapportant les résultats de la première dégustation du genre tenue à Berlin en 2004. L'argument principal qui était avancé pour invalider ces résultats avait alors été l'âge des vins européens, des 2000 et des 2001. C'est vrai que ces vins étaient très jeunes, mais les chiliens l'étaient aussi. Ce qui est intéressant avec ces deux dernières dégustations, c'est qu'elles incluent des vins jeunes et des vins plus âgés et les résultats montre que Sena 1995 et 1997 ont très bien paru. En fait, à cet âge, je pense que ces vins ressemblaient beaucoup plus à des bordeaux que dans leur premières années. Cela a certainement contribué à leur bon classement et ça démontre que dans les dégustations à l'aveugle, une certaine catégorie de dégustateurs est attirée par les vins de profils plus évolués.

    Dans le document sur les résultats de Hong Kong, Eduardo Chadwick confirme que son but avec ces dégustations est de démontrer que ses vins sont de classe mondiale, ce qui inclut de mettre en relief leur potentiel de garde. Les grands vins bordelais ne servent que de révélateurs dans cet exercice, et le but final n'est donc pas de les discréditer, même si tout amateur qui se respecte sait que les prix très élevés de ces vins sont aujourd'hui liés au prestige et au statut de produit de luxe de ces bouteilles.

    Finalement, pour revenir au texte de Jamie Goode. Je vous invite à lire la réponse tardive de Quentin Sadler, un professionnel du vin britannique. C'est la meilleure réponse écrite sur ce sujet à mon avis.

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