dimanche 5 septembre 2010

SHIRAZ, GOLDEN TRIANGLE, 2004, STELLENBOSCH, STELLENZICHT

Après la relative déception de l’assemblage bordelais Ansela Van de Caab, je continue ma petite exploration de l’Afrique du Sud avec un autre rouge de la région de Stellenbosch venant d’un domaine établi il y a quelques siècles (1692). J’aime l’approche de l’oenologue en chef Guy Weber qui dit que l’équilibre détermine la qualité d’un vin. Ce Shiraz provient de raisins issus de vignes de 10 à 20 ans d’âge, de 5 vignobles distincts, et dont le rendement est limité à environ 40 hl/ha. Dans cette région, la Syrah est essentiellement vendangée dans la première moitié de mars, ce qui est l’indice clair d’un climat assez chaud. Les raisins provenant des différents vignobles sont vinifiés séparément avant l’assemblage final. Le vin est élevé pour 15 mois en barriques de chêne de français, américain et d’Europe de l’est. Un quart du bois est neuf. Le vin titre à 14.3% d’alcool pour un pH de 3.58. Le producteur parle d’un potentiel de garde de 5 à 8 ans.

La robe est foncée, bien que légèrement translucide. Le nez est vraiment très beau, montrant un début d’évolution, avec un heureux mélange d’arômes de fruits noirs, d’encens, d’aneth, de sauge, de cendre, de fumée. Un nez difficile à décrire , mais très beau, très agréable, et pour moi clairement d’esthétique européenne, malgré le nom Shiraz. Cette belle amorce se poursuit en bouche avec un très bel équilibre. Un doux fruité de bonne intensité domine la palette des saveurs, bien complété par les aspects épicés et légèrement fumés. Le milieu de bouche révèle un vin ou encore une fois c’est l’équilibre qui prime. Il n’y a rien d’excessif, chaque élément semble bien ajusté aux autres, la concentration est bonne, le volume quelque peu restreint, et la texture tannique est veloutée. Bel exemple de vin qui ne tente pas de trop en mettre pour impressionner. Cela se poursuit en finale où l’harmonie est toujours au rendez-vous, avec un léger sursaut d’intensité sur une longueur de très bon niveau.

Je connais encore mal les vins sud-africains, mais il est clair que c’est un territoire que je veux explorer et mieux connaître. En ce sens, un vin comme celui-ci me donne définitivement le goût d’intensifier mes explorations. Comparativement à l’Amérique du sud, il me semble clair que l’Afrique du Sud est en général plus proche des canons esthétiques européens, même si on y retrouve aussi des bombes plus associées à l’archétype Nouveau-Monde. Dans le cas de ce Shiraz, malgré le nom et la douceur du fruit, j’ai trouvé qu'il se rapprochait au niveau aromatique de l’archétype Ancien-Monde, mais dans le bon sens, avec un profil propre, sans déviations microbiologiques. Le vin montre vraiment un bel équilibre. Il est agréable à boire, et exhibe des qualités générales bien supérieures au prix demandé (22$). C’était un très bel achat donc, et un autre exemple démontrant les bienfaits d’un peu de temps en bouteille. Je suppose qu’un millésime plus récent devrait apparaître bientôt à la SAQ.


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