jeudi 14 juin 2012

La passion du vin, la raison, son prix et le respect


Si vous lisez ce blogue, même de temps en temps, vous savez que pour moi le rapport qualité/prix est l'élément le plus important me guidant dans mes achats. Au-delà du RQP j'ai aussi une limite quant au prix maximal que je suis prêt à débourser pour une bouteille. Celui-ci est de 50$. J'ai très rarement payé plus pour une bouteille de vin, et la plupart du temps où je l'ai fait, c'était une bouteille achetée spécialement pour participer à une dégustation entre amateurs. Ce type de dégustations avec des passionnés de vin m'a permis de déguster beaucoup de vins franchissant allègrement la limite de prix que je m'impose pour ma consommation personnelle. Cela m'a quand même permis de tester mes convictions par rapport au prix maximum que je suis prêt à payer pour un vin, et même si j'ai eu de très belles expériences, cela ne m'a pas amené à changer d'idée sur le sujet. Je continue de penser qu'une limite de 50$ permet de très bien boire et de goûter à une très grande variété de vins. Ceci dit, qui dit limite, dit nécessairement contrainte, restriction. C'est quelque chose que j'accepte et assume.

Si je parle de ce sujet aujourd'hui, c'est que je suis tombé sur un fil de discussion sur le forum Fouduvin à propos d'un "tweet" du conseiller en vin Nick Hamilton. Fouduvin est un lieu virtuel où j'ai passablement écrit avant de démarrer mon blogue, et la lecture de ce fil m'a rappelé pourquoi j'ai arrêté d'y écrire à un moment donné. Il est très difficile dans le monde des passionnés du vin de tenir un discours comme le mien ou de faire une affirmation comme celle de M. Hamilton sans devenir une cible. C'est rapidement perçu comme un manque de respect. Plusieurs qui ne partagent pas ce point de vue et qui paient cher pour certaines bouteilles en viennent rapidement à la conclusion qu'on les prend pour des imbéciles. Ce qui ne saurait être plus faux. Diverger sur un point de vue ne remet pas en cause l'intégrité des personnes qui ne partagent pas la même opinion. Mais le monde du vin demeure un milieu particulier ou l'ego est souvent mis à l'avant-plan. J'ai eu la chance d'y connaître plein de gens formidables qui ne partagent pas mon point de vue sur la question et jamais il ne m'est venu à l'esprit que c'étaient des imbéciles. Généralement c'étaient des gens plus passionnés que moi et plus généreux aussi. Dans des dégustations en pure aveugle, sans contrainte de prix, on peut argumenter et s'amuser, mais il est vrai que le contact humain, intime et direct est bien différent du monde virtuel, impersonnel et ouvert au regard de tous.

Une chose est sûre dans mon esprit. Peu importe notre approche personnelle face au monde du vin, si celle-ci est authentique, une approche divergente prônée par quelqu'un d'autre ne devrait pas être perçue comme une attaque personnelle. Le vin est quelque chose de trop changeant et difficilement saisissable par nos sens pour y lier notre ego. Il faut juste s'assumer, ce qui n'empêche pas de discuter, idéalement devant quelques bonnes bouteilles. J'ai eu la chance de déguster et discuter une fois avec Nick Hamilton et il m'a alors semblé être très ouvert d'esprit et connaître très bien son sujet.


2 commentaires:

  1. Olivier Collin15 juin 2012 à 22:48

    Salut Claude,

    "Je continue de penser qu'une limite de 50$ permet de très bien boire et de goûter à une très grande variété de vins. Ceci dit, qui dit limite, dit nécessairement contrainte, restriction. C'est quelque chose que j'accepte et assume. "

    Résume très bien ta pensée et c'est une position tout à fait défendable en tant qu'amateur de vin.

    Le problème est que N. Hamilton joue sur deux tableaux : il dit tel que son Tweet, mais ensuite il invite les gens à des dégustations très onéreuses sur son site : cesw gens-là se font-ils avoir? Et il est bien content de courir les dégustations gratuites avec des vins dispendieux.

    Cette position n'a aucune légitimité.

    Elle est bien loin de ce que tu prônes depuis des années.

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  2. Olivier,

    Tu étais en forme ce soir! Ton commentaire sur la course aux dégustations gratuites ne t'élève pas. De toute façon, s'il ne participait pas à des dégustations de vins dispendieux, gratuits ou pas, tu le blâmerais de parler sans expérience pertinente. Me semble avoir déjà lu des commentaires du genre émanant de ta plume... Ceci dit, merci de reconnaître l'intégrité de ma démarche. Sache que je respecte les passionnés dans ton genre, même si j'ai un léger doute lorsqu'il est question d'inepties...

    Claude

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