samedi 26 novembre 2011

COYAM, 2007, COLCHAGUA, EMILIANA ORGANICO




Ce vin est un assemblage original comprenant 38% de Syrah, 21% de Cabernet Sauvignon, 21% de Carmenere, 17% de Merlot, 2% de Petit Verdot, et 1% de Mourvedre. C'est un des premiers vins certifié biodynamique au Chili. Alvaro Espinoza le pionnier du bio et de la bioD est consultant pour l'élaboration de ce vin. Les millésimes précédents se contentaient d'être certifiés biologiques. Il est toutefois important de noter que malgré la biodynamie le vin est adéquatement sulfité.

La robe est de teinte rubis foncé opaque. Le nez est spectaculaire à l'ouverture, complexe et très expressif. Il déploie un admirable mélange d'arômes fruités, épicés, floraux, végétaux et torréfiés. La totale! Avec l'aération les choses se calment progressivement et l'ensemble olfactif se révèle alors avec plus de retenue. Les arômes de cerise et de cassis sont de très belle qualité et se marient très bien aux notes épicées évoquant la vanille, le clou de girofle et la feuille de laurier. À cela s'ajoute une touche de poivron vert et de menthol, ainsi qu'un léger trait chocolaté. La bouche reflète bien dans ses saveurs la richesse aromatique perçue au nez. Le vin a de la présence et un bel équilibre, avec une matière généreuse et éclatante. Il est très goûteux, sans tomber dans l'excès d'intensité. La structure demeure quand même assez compacte et la texture tannique est raffinée. En finale, le caractère épicé gagne en importance sur une très bonne persistance.

Mon premier contact avec ce Coyam, 2007, remonte à il y a maintenant deux ans lors de la dégustation annuelle de « Vins du Chili ». Il me semble aujourd'hui avoir perdu de son gras de bébé, se montrant sous un aspect plus dense, mais avec toujours une remarquable richesse aromatique. Il montre une complexité qui selon moi, pour un vin si jeune, est l'apanage des vrais vins d'assemblage. Je veux dire par là les vins d'assemblage où aucun cépage ne domine l'ensemble. Bien sûr, quand un vin biodynamique est d'une telle qualité, on se demande toujours si cette philosophie ésotérique n'est pas valable au fond. Curieusement, pour un excellent vin élaboré hors du cadre biodynamique, on ne se pose jamais cette question. Le mérite est alors de facto attribué au terroir et à la compétence du producteur. Je pense que dans ce cas-ci, ce n'est pas différent. J'ai goûté des vins non biodynamiques élaborés par Alvaro Espinoza, ça remonte au temps où il œuvrait encore chez Vina Carmen, et ils étaient la plupart du temps très bons. Donc, malgré l'excellence de ce Coyam, 2007, je ne deviendrai pas pour autant un croyant. Je préfère y voir le résultat du bon travail des hommes qui ont élaboré ce vin. Pour revenir au vin, en plus d'être succulent dans sa livrée de jeunesse, il me semble posséder tout ce qu'il faut pour bien évoluer en bouteille pendant de nombreuses années. Ce vin fait partie des nombreuses cuvées issues de la vallée de Colchagua qui en offrent autant que les super-cuvées très coûteuses, mais à une fraction du prix. La vallée de Colchagua excelle à produire ce type de vin (Ninquén (Montgras), Dona Bernarda (LFE), A Crux (Sutil), Vertice (Ventisquero), Quinta Generacion (Casa Silva), Primus (Veramonte).



1 commentaire:

  1. Trois ans plus tard, une deuxième bouteille de ce vin qui est encore de profil très jeune et qui ferait damner Jacques Benoît avec ses arômes de cassis frais et sa touche de menthol et de poivron vert. Un grand vin chilien qui assume très bien pour le moment la partie végétale de son profil aromatique. Cela lui donne pour le moment un aspect un peu sauvage, mais dans 10 ans ce côté aura presque disparu et le vin montrera un profil beaucoup plus classique. J'aime les deux possibilités.

    Claude

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