samedi 18 décembre 2010
NINQUÉN, 2007, COLCHAGUA, MONTGRAS PROPERTIES
Après le Quinta Generacion de Casa Silva, je continue avec un autre assemblage de Colchagua qui a maintenant bien installé sa réputation au Québec. Le Ninquén est lui aussi un vin avec de hautes ambitions qualitatives, mais qui heureusement est toujours offert à prix plus que raisonnable. Le 2007 continue le virage entrepris avec le 2006, qui a vu la Syrah prendre le dessus à hauteur des deux tiers dans l’assemblage de ce vin, complété par du Cabernet Sauvignon. Comme toujours avec ce vin, élaboré sous l’influence du consultant Paul Hobbs, l’élevage sous bois est substantiel, avec 19 mois passés en barriques de chêne (85% français, 15% américain, 80% neuves, 20% deuxième usage). Même si c’est beaucoup, c’est quand même moins que pour le 2004 où on était allé jusqu’à 24 mois. Le vin titre à 14.5% d’alcool pour un pH de 3.40, ce qui indique une acidité élevée pour ce type de vin.
La robe est parfaitement opaque et très foncée. Le nez exhale avec modération des arômes de fruits rouges et noirs, de bois de cèdre, de vanille, de pâtisserie, de poivron rouge et de torréfaction. Un nez dense et profond où la qualité est évidente, tout comme l’empreinte boisée. En bouche, on peut aussi parler de densité, de profondeur et de boisé. C’est un vin avec beaucoup de matière, un fruité riche, une amertume solide et des tanins serrés et fins. La finale est intense et généreuse, avec les tanins du bois qui montrent leur poigne, le tout sur une bonne persistance.
Il a été intéressant pour moi de goûter ce vin après le Quinta Generacion de Casa Silva. Je disais de celui-ci qu’il évitait les écueils de la très forte concentration, de l’extraction indue et du boisé très appuyé. Et bien c’est en plein les pièges dans lesquels tombe ce Ninquén. Je ne dis pas pour autant que c’est un mauvais vin, mais une chose est sûre, à cause de ces choix d’élaboration, il n’est pas aussi abordable à ce stade précoce. Peut-être que sur une plus longue période il trouvera l’harmonie, mais ce n’est pas le cas présentement. En un sens le vin est impressionnant, car il a beaucoup de tout et il en met plein la gueule, comme on dit. Mais en ce moment, cela nuit à l’équilibre général. Un autre point qui me laisse perplexe, et cela concorde probablement avec le reste, c’est que je n’ai pas reconnu les cépages dans ce vin, en particulier la Syrah. En pure aveugle, j’aurais été bien embêté de dire avec quel(s) cépage(s) ce vin avait été élaboré. Peut-être cela ressortira-t-il dans quelques années, si le boisé arrive à s’intégrer. Je l’espère, car j’ai six autres bouteilles bien emballées dans une belle caisse en bois. Il n’y a pas à dire, avec cette cuvée, Montgras cherche vraiment à créer un super-premium et suit la recette pour y arriver. Tout ce qui manque, ce sont les très grosses notes (95+) des revues américaines. Pour le moment, il n’ont pu dépasser le 92, ce qui explique le prix toujours abordable de ce vin. C’est donc une façon de goûter ce genre de vin sans ce ruiner. Aussi, ça permet de constater que lorsqu’on achète des vins élaborés de cette façon, il faut avoir la foi et de la patience. À 26.45$, je suis prêt à exercer ces vertus, ne serait-ce que pour apprendre. Pour ce qui est du plaisir harmonieux et immédiat, vaut mieux se tourner vers autre chose. Cela me fait penser que j’ai quelques bouteilles de 2002 qui dorment au cellier. Je pense que je suis dû pour vérifier ce que ça donne.
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