vendredi 19 mars 2010

MALBEC, 2008, MENDOZA, ACHAVAL FERRER


Achaval Ferrer est un producteur argentin qui en moins d’une décennie a su se tailler une réputation fort enviable sur la scène mondiale, en restaurant et exploitant de vieux vignobles dans la région de Mendoza. Les rendements sont sévèrement contrôlés, à peine 33 hl/ha pour ce Malbec de base, avec une philosophie d’intervention minimale en cours d’élaboration et un usage modéré de la barrique. Ce vin est non collé ni filtré et titre à 14% d’alcool pour un pH de 14%.

La robe est bien colorée, sombre, avec des reflets violacés et parfaitement opaque. Le nez, dès le premier abord, déclare son origine “mendozienne’ et possède cette signature propre à ce que je connais de ce producteur de par sa cuvée Quimera. Ces impressions sont impossibles pour moi à mettre clairement en mots. Tout ce que je peux en dire, c’est que l’expression est d’intensité moyenne, avec des arômes évoquant les bleuets et les mûres, le thé, la muscade et autres épices douces. Un aspect floral bien présent apporte une belle touche de charme à l’ensemble. Très agréable. En bouche, le vin montre de l’équilibre et une belle vivacité. Le fruité doux et intense domine la palette des saveurs, bien complété par les notes épicées et florales déjà évoquées. Le milieu de bouche montre un bon niveau de concentration, avec une matière de bonne densité, sur une structure assez compacte, et une texture tannique fine et bien serrée. La finale est sans faille, avec des saveurs qui se fondent bien et une bonne longueur.

J’ai bien aimé ce vin. La qualité est évidente pour ce jeune vin qui mise d’abord et avant tout sur la qualité de son fruit. L’apport boisé est très peu perceptible. J’ai aussi apprécié sa vivacité qui fait vraiment contraste avec le millésime 2006. Ce 2008 montre un pH de 3.5, alors que le 2006 montrait un ronflant 3.9!!! C’est une différence énorme d’acidité. Je ne sais pas si on a compris que dans Mendoza il valait mieux corriger l’acidité. Achaval Ferrer fait partie de ses producteurs à la philosophie non interventionniste. Pourtant, il n’y a pas de mal à s’adapter aux caractéristiques de son terroir. Quoi qu’il en soit, pour moi, le 2008 montre un bien meilleur équilibre d’ensemble. Une meilleure tenue en bouche, avec des saveurs éclatantes. Je pense que ce vin est une belle introduction au Malbec argentin. La quasi imperceptibilité du bois permet de prendre la mesure réelle du cépage, sans interférences. De plus, je trouve que ce vin porte la marque de son producteur. Pour moi, ça goûte le Malbec, bien sûr, ça goûte aussi Mendoza, mais ça goûte aussi le Achaval Ferrer, ce qui pour moi est une qualité. Pour toutes ces raisons, même s’il est maintenant vendu presque 25$ à la SAQ, ce vin demeure un bon achat. Même si à mon sens, il y a de meilleurs achats, si on s’en tient strictement au RQP, en terme de Malbec argentins (Catena, Zuccardi, Q). Mais pour goûter un vin avec une identité particulière, comme dans ce cas-ci, ça vaut la peine de payer un peu plus.


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2 commentaires:

  1. Lequel est le plus acide ? Le 2008 ou le 2006 ? À lire ton commentaire, où le 2006 présente un "ronflant 3.9" on pourrait croire celui-ci est plus acide alors qu'avec un pH de 3.5 c'est le 2008 qui est le plus acide.

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  2. Salut Hemgi,

    Bien sûr, le plus acide, c'est le 2008. J'ai utilisé le terme ronflant pour souligner l'aspect extrême du pH à 3.9. Un pH extrêmement élevé, ou une acidité extrêmement basse, si tu préfères.

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