samedi 5 mai 2012

CABERNET SAUVIGNON, 1997, AGRELO, MENDOZA, BODEGA CATENA ZAPATA





La maison Catena n'a pas besoin de présentation. Il s'agit à mon avis du plus grand producteur argentin. Un producteur totalement axé sur la qualité et qui maintient depuis longtemps cet engagement. Ce vin est un des premiers ce cette maison que j'ai eu le plaisir d'acheter. Il provient d'un vignoble unique situé à 940 m d'altitude et dont le rendement était assez élevé à environ 65 hl/ha. Les versions actuelles de ce vin sont des assemblages incluant des fruits venant de vignobles situés à plus haute altitude. Le but étant d'ajouter de la complexité par le mariage de fruits aux caractéristiques différentes. Pour revenir à ce 1997, il a été élevé 19 mois en barriques de chêne français (82%), dont 28% bois neuf et 18% de barriques neuves de chêne américain. Le vin titre à 14% d'alcool pour un pH de 3.76. Le producteur sur son site internet dit que ce vin s'améliorera au cours des 7 à 10 prochaines années. Je suppose que cette recommandation est valable à partir de l'année de la mise en marché du vin, ce qui veut dire aux alentours de l'an 2000. Alors, il est clair que ma patience a été plus grande que la fenêtre suggérée par le producteur. Voyons néanmoins ce que ça donne comme résultat.

La robe montre une teinte grenat encore bien soutenue. Le nez est un ravissement pour un amateur de vin mi-évolué comme moi. On y retrouve cette marque inimitable du temps en bouteille sur l'empreinte aromatique globale. Comme toujours avec ce genre de vin, il est difficile de mettre des mots appropriés pour décrire les arômes. Il y a encore une bonne présence fruitée dans ce vin, mais ce n'est pas le même fruit qu'en jeunesse. Alors je peux bien dire qu'il y a là des arômes évolués de cerises, ça demeure très inadéquat comme descripteur. Toujours est-il que ce fruit évolué est amalgamé à des arômes de bois de cèdre, de terre humide et de thé. On y retrouve aussi un léger aspect évoquant le camphre et la térébenthine, ainsi qu'une pointe torréfiée. Un nez très agréable auquel je revenais très souvent. En bouche le vin est simplement suave. Apparemment léger de corps et délicat à l'attaque, il rapplique de suite avec tout ce qu'il faut de matière et d'intensité gustative pour offrir une bonne présence. Le milieu de bouche permet de tirer un grand plaisir de cet amalgame fruité-épicé marqué par le passage du temps. Les tanins sont totalement fondus, ce qui ajoute au caractère gracieux du vin. La finale confirme, avec toujours cet heureux mariage des saveurs, sur un sursaut d'intensité et une belle longueur aux relents de chocolat noir.

Ce vin n'est pas encore sur son déclin et pour moi il est dans la phase que je préfère. Un stade où l'effet du temps marque le vin, sans lui enlever l'essentiel, le fruit. Il s'agit d'un vin bien différent de ce qu'il était en jeunesse, mais en même temps il est reconnaissable. Le lien entre les deux existe. Quand je lis les innombrables conneries qui s'écrivent sur les jeunes vins du Nouveau-Monde, j'aimerais que ceux qui écrivent ces sornettes puissent être mis devant un vin comme ce Cabernet, 1997, de Catena, en pure aveugle. Les plus honnêtes d'entre eux changeraient ensuite leur discours, ou à tout le moins apporteraient des nuances. Déguster un vin comme celui-ci donne beaucoup de plaisir, car c'est simplement un très bon vin, mais c'est aussi une façon de voir le monde du vin autrement. Pas juste parce que ça montre la capacité de transformation de certains vins de prix modiques venant du Nouveau-Monde. Non. Un vin comme cette bouteille de Catena chante les vertus du vin modéré, sans excès, du vin facile à boire tout en étant complexe et sérieux. Un vin qui n'est pas dans la logique du "plus c'est mieux" et qui avec de l'âge brise le stéréotype de ce que devrait être un vin du Nouveau-Monde de ce prix. À un moment où, ici au Québec, plusieurs s'inquiètent des campagnes publicitaires destinées à vendre du vin de qualité douteuse aux consommateurs non passionnés. Je trouve qu'ils sont rares ceux qui s'inquiètent du fait qu'on fait croire à l'amateur qu'il n'y a qu'une voie générale qui mène au bonheur vinique et que celle-ci passe obligatoirement par l'Europe et par l'argent. Les voies alternatives existent, mais elles passent d'abord et avant tout par une mentalité différente. Il faut se rappeler que la disposition mentale est l'élément le plus important dans l'appréciation du vin. Dernier élément intéressant qui démarque un vin comme ce Cabernet Sauvignon de Catena, c'est la stabilité de son prix. Le 2008 actuellement en tablettes est offert au même prix que celui payé pour ce 1997. Voilà qui fait changement de l'inflation ridicule vue ailleurs et qui assure qu'on pourra toujours se l'offrir.





2 commentaires:

  1. Salut Claude,

    De bons achats à faire dans le dernier cellier?

    Merci!

    Paul

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  2. Salut Paul,

    Dans ce que je connais, il y a deux incontournables, soit le Cabernet Sauvignon, Élégance, 2007, Maipo, Haras de Pirque et le Chardonnay, Sol de Sol dont je parle plus haut. Sinon le Vertice, 2006, de Ventisquero est un excellent vin, j'en parle quelque part sur ce blogue, mais c'est la deuxième fois qu'il est offert dans une offre spéciale de la SAQ.

    Claude

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