lundi 2 septembre 2013

SYRAH, RESRERVA, LIMITED EDITION, 2003, ALTO MAIPO, VINA PEREZ CRUZ



J'ai ouvert ce vin hier et j'ai écrit ce commentaire de dégustation sans me souvenir que j'avais déjà commenté celui-ci il y a trois ans et demi ici.

La robe est de teinte grenat encore assez soutenue. Le nez est simplement magnifique, un pur ravissement avec sa gamme d'arômes finement évolués difficiles à décrire. Il y a encore tout le fruit voulu, accompagné par un beau caractère épicé, mais ces arômes affinés par le temps ont maintenant peu à voir avec ce qu'ils étaient en jeunesse. Le genre de nez sublime qui à lui seul explique tout l'intérêt qu'il y à garder du vin. La bouche est toute aussi impressionnante. Le vin présente un aspect fondu ou chaque élément s'intègre très bien à l'ensemble. La matière est encore généreuse et intense, mais l'équilibre global est tel que le vin coule sans effort de manière caressante. Le caractère évolué perçu au nez se répercute fidèlement au niveau du profil gustatif pour produire une sensation de raffinement très agréable. La finale est à la hauteur de ce qui la précède et conclue en beauté, toujours avec cette impression de classe qui émane, confirmée par une longueur de haut niveau qui ne laisse aucun doute sur le fort niveau qualitatif de ce vin.

D'habitude quand je goûte de nouveau un vin que j'avais déjà commenté sur ce blogue, je me contente d'ajouter un commentaire à la suite de mon texte initial. Dans ce cas-ci, le vin m'a tellement impressionné que j'ai eu envie de créer une nouvelle rubrique à son sujet, surtout que le millésime 2010 de celui-ci est actuellement offert à la SAQ. Mes bouteilles ouvertes en janvier 2010 et janvier 2011 étaient excellentes, mais celle-ci m'est apparue encore meilleure. J'avais vraiment l'impression de déguster un grand vin dans une période particulièrement favorable de son évolution. Un vin métamorphosé par le temps, mais qui est encore bien loin du déclin. D'ailleurs, je tiens à mettre en garde ceux qui seraient tentés d'acheter du 2010 en se basant sur mon commentaire enthousiaste à propos de ce 2003. Pour obtenir le vin dont je parle aujourd'hui il faut avoir la patience de le mettre en cave pendant de nombreuses années. Ce 2003 était tout autre lorsque je l'ai bu peu après l'achat. C'était une pure bombe de fruit marquée par le bois en mode primaire et très intense. Encore une fois, rien à voir avec ce qu'il donne maintenant. Je refais donc jouer mon disque usé. Achetez de bons chiliens de type Reserva ou Gran Reserva (15$ à 30$ la bouteille) et mettez-les en cave pour au moins 5 ans, mais idéalement pour 10 ou 15 ans. Vous découvrirez ainsi un monde insoupçonnable lorsqu'on se fie seulement aux profils de jeunesse de ces vins. Un autre aspect très attrayant de ce type de vins chiliens est la stabilité de leurs prix. Le 2010 est actuellement offert à un dollar moins cher la bouteille que le prix que j'avais payé pour ce 2003 il y a environ sept ans. Finalement, cette Syrah de climat relativement chaud, confirme la versatilité de ce cépage au Chili. Il peut donner des résultats de très haute qualité sous une variété de climats.



3 commentaires:

  1. Merci encore Claude pour ce CR. Je n'ai pas de vins chilien de cet âge en cave (mes plus vieilles sont des 2004), mais je garde un espoir confiant que je me régalerai dans les années à venir !

    Patrick

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  2. Salut Patrick,

    Moi mon plan de cave, un plan plutôt simple comme tu le sais... Mon plan donc commence à porter fruit. 2003 est le premier millésime que j'ai stocké massivement et ces vins commencent tranquillement à entrer dans leur zone la plus favorable selon mes goûts. Ensuite, 2004, 2005, etc., ça déborde de bouteilles très prometteuses. Ça prend de la patience, mais il faut semer pour un jour récolter.

    Claude

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  3. On cite encore mon nom aujourd'hui sur FDV en rapportant une déception avec une jeune Syrah chilienne, soit le Amayna, 2008. J'ai justement bu ce vin avec un ami il y a quelques semaines, et c'est encore un bébé. J'invoque la patience avec les chiliens de prix abordables, mais je me rend compte que peu résistent à l'idée d'ouvrir ces bouteilles rapidement et à y chercher un profil français. Pourtant, les jeunes vins sont ceux qui reflètent le plus leur lieu d'origine. Donc, pour ce qui est de retrouver une typicité Syrah, de quelle typicité parle-t-on? La Syrah est le cépage noir le plus caméléon que je connaisse, il a même un deuxième nom pour illustrer cela, Shiraz. Au Chili la Syrah se décline en une variété de profils dépendant du lieu de culture, et je ne parle même pas de la touche du producteur. Si on veut retrouver au Chili un profil se rapprochant de l'archétype Rhône nord, il faut des vins de Syrah de la vallée de Elqui (Falernia, Chono). Finalement, malgré mon intérêt pour les vins du Chili, je me refuse à penser que mon palais ait un parti pris. Je ne m'intéresse pas aux vins chiliens parce que je les pense meilleurs que ceux d'ailleurs. Pour moi c'est une question de RQP d'abord et avant tout.

    Claude

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