Après avoir lu de bien vilaines généralisations la semaine passée à 
propos des vins chiliens sur un site québécois bien connu. Cette semaine
 j'ai eu une agréable surprise en lisant la dernière chronique
 de Bill Zacharkiw sur le site du journal The Gazette. De mémoire 
d'homme, c'est la première fois au Québec, dans un grand média, qu'on se
 sert du Chili à titre d'exemple pour parler de la notion de terroir. 
Juste ça c'est assez renversant! Imaginez, parler du Chili avec nuance 
et ne pas parler de plants de tomates... On croirait rêver!
Pour ce qui est des commentaires de M. Zacharkiw à propos du Cabernet 
chilien, ils sont dans l'ensemble assez justes. J'ajouterais que la 
notion de terroir au Chili peut se faire sentir juste avec quelques 
kilomètres de distances. Par exemple, dans l'Alto Maipo, du nord au sud,
 vous avez Penalonen (Macul), Puente Alto et Pirque. Si vous comparez 
trois vins de Cabernet issus de ces trois terroirs, la différence sera 
notable, avec un caractère propre à chaque lieu révélé sur une base 
commune. Par exemple, l'alignement suivant serait intéressant: Domus 
Aurea (Penalonen), Marques de Casa Concha ou Don Melchor (Puente Alto) 
et Haras de Pirque, Elégance (Pirque).
Un point où je diffère d'avec M. Zacharkiw, c'est au niveau de ce qu'on 
qualifie de vert. Pour moi, le poivron vert, les asperges, l'herbe 
coupée et les pois verts sont des arômes végétaux verts, reliés à une 
famille de molécules appelées pyrazines.
 Alors que le menthol, l'eucalyptus et un aspect du cassis, sont des 
arômes végétaux que je qualifie de frais. Ces arômes ne sont pas reliés 
aux pyrazines. Je sais, c'est un peu technique. Mais pour moi c'est très
 différent. J'aime bien la fraîcheur végétal dans le vin rouge, alors 
que c'est moins le cas pour la verdeur. Il faut aussi le redire, 
l'aspect de cassis fraîchement cueilli est pour moi la caractéristique 
principale distinguant une bonne partie des Cabs du Chili. Je n'ai 
jamais rencontré de Cabernets d'autres origines montrant un aspect de 
cassis frais aussi pur et intense.
Finalement, trois autres aspects déterminants au Chili du profil 
terroir. D'abord il y a la différence de température entre le jour et la
 nuit. Cette différence est plus grande dans les zones périphériques 
qu'au milieu des vallées. Puis il y a l'irrigation, la façon de la 
pratiquer par rapport à la nature du sol (drainage), ou l'absence totale
 d'irrigation comme dans une partie de la vallée de Maule. Finalement, 
il y a la question de la nature des racines des vignes. Cette question 
est presque exclusive au Chili où il est possible de planter franc de 
pied. Donc, le producteur doit se demander si il doit utiliser un 
porte-greffe mieux adapté au sol de son vignoble, ou si les racines 
d'origine de la plante feront un meilleur travail. Ce choix aura un 
impact sur la nature finale des raisins produits, donc des vins. En ce 
sens, le Chili est le pays offrant le plus d'options aux vignerons. 
Celui où on peut se rapprocher le plus du concept de "vin naturel" au 
vignoble.
En terminant, M. Zacharkiw recommande un vin pour ce qu'il appelle les 
"Chile bashers"! Ça existe ça?! Coincidence, j'ai acheté ce vin lors de 
la promo de la fin de semaine à la SAQ. Disons que ça adonne bien et ça 
pique ma curiosité. Je reviendrai bientôt avec mes impressions à son 
propos.
lundi 25 février 2013
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire